Cecidit Angelus

XXX

Isaac referme la porte derrière moi, et m'y plaque aussitôt, d'un baiser impatient, insatiable. Le geste résonne dans mes douleurs musculaires, mais je les ignore lorsque sa paume s'empare de ma joue gauche, et que ses doigts s'enlisent sous le lobe de mon oreille...
Il se retire alors. Nos souffles se heurtent le temps d'une seconde... et il s'empare à nouveau de ma bouche.

— Oh, Mana... murmure-t-il entre mes lèvres, pour les mordre ensuite...

Ses dents tirent sensuellement, lentement, ma lèvre inférieure, alors que ses yeux se fixent dans les miens... Je jurerais à cet instant que c'est là la chose la plus sexy qu'il ait jamais fait...
Une telle vision accroît mon désir de plus belle, et je me jette presque sur lui, entourant son cou de mes bras, pour embrasser sa bouche avec fougue.
Isaac n'hésite pas un instant de plus pour saisir mes cuisses, et me soulever pour me plaquer à nouveau contre sa pauvre porte.
Il savoure mes lèvres un moment, avant de parcourir ma joue, ma mâchoire et mon cou de baisers torrides. Sa langue parcourt la naissance de ma clavicule pour remonter jusqu'au lobe de mon oreille, qu'il mord doucement...

— Isaac, bon sang... ! Serrai-je les dents, contractant les pupilles, sentant l'intérieur de mes cuisses devenir tout à fait humide.

Il me gratifie d'un sourire victorieux, et ses pupilles d'or luisent de désir...

— Qu'y a-t-il, ma belle Mana... ? Ma langue te fait-elle tant d'effet ? Veux-tu que je recommence ?...

La provocation lui sied à merveille. J'aime cet Isaac : avenant, confiant... séducteur... Celui qui n'est ainsi qu'avec moi, cet Isaac qui m'appartiens... Et j'ai une petite pensée pour son ex-fiancée : « perdante... ! ».
Il humidifie à nouveau ma peau de sa langue, chaude, parcourant le même chemin, qu'il achève cette fois-ci en mordant mon cou avec plus de véhémence. Malheureusement, je gémis plus de douleur que d'aise.

— Désolé, dis-je aussitôt... Il vaut mieux éviter cette zone, aujourd'hui...

— Ne t'excuse pas, mon ange... Je suis celui qui t'ai fais mal, encore : c'est moi qui suis désolé... N'hésite pas à m'avertir, si je fais quoi que ce soit qui te fasses souffrir, ou que tu n'apprécierais guère... Je veux que tu sois complètement honnête envers moi, ma douce...

— Marché conclu, souriai-je.

Sa manière de se soucier de moi est fabuleusement belle et respectueuse... Elle réchauffe mon cœur d'un tel feu... Et celui-ci bat d'une telle force... C'est comme si je pouvais me consumer sur place, tellement je brûle pour...

— Je pourrais me rattraper pour t'avoir fait souffrir... me fais-tu confiance ? Dit-il.

— Évidemment que je te fais confiance, assurai-je immédiatement.

— Alors, je te prie, viens...

Isaac saisit mes deux mains, et m'entraîne jusque dans sa chambre. Je prends un moment pour la détailler : vide, avec seulement un énorme lit habillé de noir poussé contre le mur de droite à la porte. La plupart du mobilier est en bois sombre, la seule source de lumière est une fenêtre sur le mur d'en face, devant laquelle sont tirés des rideaux blancs opaques.
Isaac m'entraîne alors vers son lit, et je me demande si... c'est enfin le moment, pour nous, pour...moi ? La pensée m'inspire tant d'envie qu'un uppercut de désir me frappe l'estomac... Je ne peux m'empêcher de sourire.
Au pied des couvertures, Isaac derrière moi, il passe un pouce empli de tendresse sur ma joue, tandis que sa main gauche attrape ma hanche. Sa bouche vient alors murmurer à mon oreille :

— Il me sera nécessaire... que tu retires cette robe, mon cœur.

Un autre uppercut me frappe en plein ventre. Les abdos contractés de plaisir, les cuisses bouillantes d'envie... je décale mes cheveux sur le côté pour lui dévoiler l'endroit de ma fermeture éclair...