Lone Wolf (Tome 1 & 2)

VIII

Il faut croire que la déesse en a vraiment après moi. Je me lève sans un mot et suis cette louve de malheur à travers la maison. Nous nous retrouvons dehors et je peux apercevoir que plusieurs personnes de la meute me jettent un coup d'oeil. Je ne me sens pas à l'aise, je n'ai jamais aimé être sous le feu des projecteurs.

Alexandra me fait signe de la suivre et m'explique avec une joie de vivre à endormir un mort comment fonctionne le village. Je l'écoute avec attention, car même si on est parti du mauvais pied, ces informations sont importantes. J'ai besoin de tout savoir pour pouvoir être une bonne Luna. Je veux que ma mère soit fière de mon travail et que les dires de mon père se réalisent.

J'apprends donc que nous ne sommes pas si loin que cela d'une ville humaine. Ça me fait tout drôle de me dire qu'à quelques kilomètres d'où je me trouve, il y a des humains qui vivent dans une insouciance hallucinante. Si seulement ils savaient que le loup n'est pas très loin.

Alexandra me fait faire le tour des maisons et me cite des noms que j'oublie la seconde d'après. Je fais mine de comprendre tout ce qu'elle me dit et je vois bien que ça la met en rogne. Je devine aisément qu'elle aimerait que je ne sois pas à la hauteur. Je ne lui ferais pas ce plaisir.

Une fois que l'on a fait le tour du village, on retourne chez Daniel. Je m'affale sur le canapé et je suis bientôt rejointe par Alexandra. Cette dernière fixe un point devant elle.

- Depuis combien de temps tu l'aimes ?

Ma question doit la surprendre, car elle me regarde avec des yeux de merlan frit. Je pensais qu'elle n'allait pas me répondre, mais après quelques minutes, elle ouvre enfin la bouche.

- Je ne sais même plus. C'était il y a si longtemps.

Je comprends qu'elle ne m'en dira pas plus. Un silence de plomb s'installe seulement dérangé par nos respirations et les gargouillements de mon ventre. Je me sens rougir lorsqu'il émet un bruit monstrueux provenant d'outre-tombe.

Je me lève et me dirige vers la cuisine. Cette dernière est assez grande pour contenir cinq personnes facilement. Les meubles noirs laqués reflètent mon visage fatigué. Note à moi-même : ne pas oublier l'anti-cerne qui va avec le fond de teint. Jamais l'un sans l'autre.

J'ouvre un placard au pif et tombe sur des assiettes. J'en sors une pour moi - pas question de faire à bouffer à Alexandra, et puis quoi encore - avant de m'attaquer à un autre placard. Au bout de quelques minutes, je suis en train de préparer un steak bien saignant avec des haricots. J'en salive d'avance. Alexandra a décidé de me rejoindre, sûrement pour me faire profiter de sa compagnie indésirée.

- Tu as l'air d'avoir pris tes marques, à ce que je vois.

Je reste interdite un instant. Il n'y a aucun venin dans sa voix, elle constate seulement un fait. Un fait qui ne lui plaît visiblement pas.

- Si tu es là pour me faire des remarques désobligeantes, tu peux partir.

Elle me fixe durant quelques secondes. Je dois avouer que j'ai peur qu'elle se jette sur moi comme une folle furieuse. Au pire, je dis adieu à ma nourriture et je lui fous un coup de poêle dans la gueule. Mais pour le bonheur de mon estomac, elle grogne seulement avant de sortir comme une furie de la maison.

Je hausse les épaules avant de reprendre ce que j'étais en train de faire. C'est officiel : cette louve a un grain. Je me demande comment fait Daniel pour la supporter. Il faudrait peut-être penser à lui décerner un prix.

Lorsque je me mets finalement à table, l'estomac sur le point de sortir de mon corps et d'engloutir lui-même la nourriture, j'entends quelqu'un frapper à la porte avec force. Je sursaute avant de me lever, non pas sans un dernier coup d'œil emplit de regret à mon steak fumant.

La porte d'entrée est grande ouverte, ce qui m'oblige à me mettre en position d'attaque immédiatement. Je tends l'oreille et le son d'un cœur qui bat d'excitation tout proche de moi. J'ose mettre un pied dehors et j'observe les alentours, à l'affût. Je sens que ça se rapproche de moi et je lâche un rire nerveux lorsqu'un lapin détale à toute vitesse devant moi. Rire qui se change en cris lorsque deux grandes mains se posent sur mes yeux.

- Alors, c'est qui ?

La voix masculine enjouée qui vient de parler ne me dit rien. Sous le coup de la panique, je me dégage de son étreinte avant de lui asséner un coup de pied dans les jambes. Au son du souffle coupé de l'inconnu, je sais que j'ai fait mouche. Je me retourne et observe le loup qui a osé me faire peur. Je lui lance un regard noir avant de croiser les bras.

- T'es qui ? J'attaque.

Il se masse le genou avant de se redresser.

- Ton humble serviteur. Tu ne te souviens pas de moi, n'est-ce-pas ?

En effet, c'est le cas, je n'ai pas la moindre idée de qui est cet homme. Je secoue donc la tête pour confirmer ses doutes. Il ne semble pas offusqué, car il me lance un sourire.

- Je suis Peke, l'un des Bêtas de Daniel. J'étais un prétendant le jour de ton anniversaire.

- Oh !

Je me sens rougir, car il est vrai que si la meute de Daniel était présente le jour de mes vingt ans, c'était pour voir si j'étais l'âme-sœur d'un des Bêtas ou des Omegas. Loupé, je me retrouve avec un connard de loup solitaire.

- J'avais hâte de te rencontrer "pour de vrai", cette fois. Après tout, tu es la future Luna. En plus, je vais être chargé de ta protection.

Chargé de ma protection ? Qu'est-ce que ça veut dire ça ? Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que ça ne va pas me plaire, mais alors pas du tout. Remarquant mon air mécontent, Peke lève les bras en signe de paix.

- Ordre de l'Alpha. Il veut que rien n'arrive à son petit bijou.

Et là, c'est la phrase de trop, j'explose :

- JE NE SUIS PAS SON BIJOU ! NI UNE PRINCESSE !

Moi qui pensais l'intimider en criant comme une folle, je n'ai pas l'effet escompté. Il se marre. Ce mec, qui a des bras qui font le triple des miens, se fout littéralement de ma gueule et je n'ai qu'une envie : lui en foutre une.

- OK, guerrière. Je lui dirais que tu sais te défendre toute seule. Mais pas sûr qu'il en ait quelque chose à cirer.

Je hausse les épaules. J'en ai rien à foutre qu'il pense que j'ai besoin de protection. Je suis fille d'Alpha et sa future Luna. À part son "Alex", personne ne me veut du mal. Puis, je suis assez grande pour me défendre contre une groupie. Ouais, je sais me défendre toute seule, je n'ai pas besoin de Peke, pas du tout. 

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Mdr, je crois que Hailey elle pète un câble, pas vous ? Normalement elle est toute calme & tout et là elle dit des gros mots, la vilaine ! 

Sinon, j'espère que certains d'entre vous (oui il y a des garçons qui ont un zizi qui me lisent, voilà, vous avez quoi ? On se bat, c'est ça ?) ont remarqué que Peke est très inspiré de Ben. Parce que Ben me manque, vous savez. Mais je me suis promis de ne plus écrire sur lui (après je suis nulle pour tenir mes promesses faites à moi-même :P)

C'est toi quand tu te rends compte que Kyle n'est pas prêt d'apparaître... Sorry :P