Lone Wolf (Tome 1 & 2)

XXIV

La douleur qui se propage dans mon crâne est si intense qu'elle provoque mon réveil forcé. Je me trouve dans une pièce plongée dans l'obscurité. Tant que mes yeux de louve mettent quelques minutes à s'y habituer. Finalement, j'arrive à distinguer une personne face à moi, assise sur une chaise.

L'homme est assez séduisant, même si ce connard fini vient de me kidnapper. J'essaye de bouger mes bras, mais je me rends compte qu'ils sont liés par une grosse chaîne en argent. Cette dernière brûle la fine peau de mes poignets et me laisse échapper un gémissement de douleur.

L'homme face à moi relève la tête et se penche en avant, me fixant de ses yeux brillants. Une peur sans nom s'empare de moi, si c'était un chasseur ou un loup de la meute de l'Alpha Daniel ?

J'ouvre la bouche dans l'espoir de lui poser la question, mais le seul son que j'arrive à sortir est un grognement grave qui est loin de ressembler à ma voix. Surprise, je me racle la gorge.

- Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?

Un bruit sourd retentit dans la pièce vide et je ne comprends pas d'où il vient jusqu'à ce que ma joue se mette à me brûler. Je reste interdite quelque secondes. Ce chien a osé me gifler. Je relève les yeux vers lui. Ce dernier me fixe, les sourcils froncés.

- Je pose les questions, tu y réponds, c'est clair ?

J'ouvre la bouche pour l'envoyer chier, mais lorsque je vois son corps se tendre, je préfère me taire et hocher la tête, lui montrant que j'ai bien compris. Il semble satisfait, car il semble se détendre et se laisse aller contre le dossier de sa chaise en bois qui paraît aussi inconfortable que la mienne.

- Comment est-ce que tu t'appelles ?

Sa question me prend au dépourvu, si bien que je ne peux m'empêcher de lancer :

- Vous me kidnapper, mais vous savez même pas qui je suis ? Vous êtes stupide ou qu...

Ma phrase meurt en même temps que sa main rencontre ma joue. La force qu'il a utilisée est telle que ma tête part sur le côté. Je laisse échapper un cri de douleur.

- Sale petite peste ! Tu te permets d'entrer par effraction sur une propriété privée et tu te permets de faire ta maligne ? Les loups solitaires d'aujourd'hui n'ont plus aucun respect.

Ses paroles me blessent d'autant plus que je ne peux plus nier que je ne suis pas une louve solitaire. En acceptant le loup solitaire, j'en suis devenue une à mon tour. En quittant le territoire de mon père, j'ai quitté la meute. Que puis-je faire contre la nature ?

- Cette maison est... la mienne.

Ses mots sont douloureux à sortir, car ce manoir est loin de ressembler à un foyer. Un taudis pareil, sur le point de s'effondrer ne peut en aucun cas être chez moi. L'homme face à moi se met à rire avant de secouer la tête.

- Je ne sais pas ce qui me retient de te tuer.

Ne pas paniquer, ne pas paniquer, ne pas paniquer... Je relève la tête, exposant mon visage à présent larmoyant et lui lance un regard noir.

- Demande au propriétaire des lieux.

- Le propriétaire des lieux est occupé pour le moment.

Ça je le sais, il s'est enfui lâchement, sans une explication et m'a laissé ici.

- Eh bien appelle le et dis-lui de se ramener, je grogne.

Je ne sais pas la cause de ma soudaine audace, mais je n'en ai que faire. Peut-être est-ce dû à ce trop plein d'émotions négatives qui me bouffent de l'intérieur. J'ai de quoi devenir folle avec ça.

À ma plus grande surprise, il sort un téléphone portable de sa poche et le colle à son oreille. Le loup solitaire aurait-il un autre moyen de communication que l'envoi de lettre par pigeon voyageur ?

- Ouais c'est moi. T'es où ? J'ai trouvé une louve solitaire chez toi. J'en fais quoi ?

Il semble se décomposer tandis que j'affiche un sourire victorieux. Ça va te clouer le bec, connard.

- Ok, ça va, on t'attend à la boîte.

Il raccroche ensuite avant de passer une main dans ses cheveux. Il soupire et s'avance avant de passer derrière moi. Je l'entends trafiquer dans mon dos avant de me détacher. Il revient ensuite face à moi avant d'enlever ses gants. Si j'avais un doute quant au fait qu'il soit un loup-garou, à présent j'en suis certaine.

- Ça va ? Pas trop mal ? Me demande-t-il.

Je reste interdite et le fixe avec des yeux de merlan frits. Je me lève lentement, frotte mes poignets avant de me poster devant lui. Mon attitude complètement calme lui paraît insensé et il a bien raison de se demander ce qu'il se passe, car une rage sans nom bouille en moi. Contre lui et contre le loup solitaire.

Je prends une grande inspiration, serre le poing avant de me concentrer. Sous ma forme humaine, j'ai beaucoup moins de force que sous ma forme de louve. Je sens cette dernière me donner un peu de sa force. Et je sais, au moment où j'entends un craquement sinistre lorsque mon poing rencontre sa mâchoire, que la petite aide de ma louve m'a bien été utile.

L'homme pousse un grognement avant de porter ses mains à la mâchoire. Je l'observe, le souffle court, choquée par mon geste, mais aucunement désolée.

- Ok, je l'ai bien mérité celle-là, il pouffe.

- Connard ! Je hurle avant de passer devant lui et de me diriger vers la porte.

J'ouvre cette dernière et plisse les yeux lorsqu'un rai de lumière attaque mes pupilles. Je ne vérifie pas qu'il me suive et monte les escaliers qui me font face. Je me retrouve dans une sorte de long couloir où le sol et les murs sont recouverts de moquette bordeaux. Sur ces derniers, des tableaux sont accrochés entre chaque portes en bois sombre identiques.

Je m'arrête sur l'une des oeuvres, curieuse, mais je le regrette bien vite. La peinture représente un groupe d'hommes et de femmes qui pratiquent des activités sexuelles vraiment étrange. Je détourne le regard, gênée avant de continuer mon ascension.

Le couloir débouche sur une grande salle plongée dans l'obscurité. Le loup qui m'a kidnappé arrive dans mon dos, je peux le sentir tout proche. Et avant que je ne puisse ouvrir la bouche, les lumières s'allument, me laissant complètement abasourdie.   

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Petit chapitre un peu en retard. J'ai bientôt internet les gens youhou !!!