Lone Wolf (Tome 1 & 2)

XXIII

 Je crois que je suis maudite, ou que les garçons ne m'aiment pas. Déjà, Peke qui m'assomme et maintenant, le loup solitaire qui me balance comme un vulgaire sac à patates sur un lit crasseux. Je tousse bruyamment à cause des particules de poussière qui dansent au-dessus de ma tête. La chambre est plongée dans la pénombre, aussi, j'ai bien du mal à distinguer quoi que ce soit.

Courageuse, je me lève et cherche à tâtons, un mur, une chaise, un cadavre ? Enfin, quelque chose à laquelle me raccrocher. Bien entendu, mes pieds se prennent dans quelque chose et je tombe la tête la première. Seigneur, faites que ça ne soit pas un serpent.

Le coeur battant, je me relève et avance droit devant moi. Au bout de deux pas, j'arrive à me prendre un mur en pleine poire. Je grogne, me frotte le front et envoie rageusement mon poing sur le mur. Finalement, il faut croire que j'ai un peu de chance, puisque j'arrive à viser sans le savoir, l'interrupteur.

La lumière m'aveugle l'espace d'une seconde avant de me laisser le loisir d'observer l'endroit où je me trouve. Ce qui me choque le plus, ce n'est pas le nuage de poussière qui ne veut pas se stopper, ni les meubles en bois rongés par quelques bestioles inconnues, pas même le tapis troué à cause des mites. Non, ce qui est le plus frappant, c'est un immense tableau qui essaye tant bien que mal de cacher la tapisserie en lambeaux.

Un tableau, ce n'est pas choquant, me direz-vous, sauf que celui-là, il représente une meute entière. Comme une photographie, en moins nette et rongée par les flammes. La vingtaine d'hommes et de femmes sourient tous sans exception et je peux aisément deviner qui est l'Alpha.

- Oh...

Oui, "oh". Il est le portrait craché du loup solitaire. Ce doit être son père. À ses côtés, il doit probablement y avoir sa mère. Les yeux bleus de la femme, si semblables à ceux de mon âme-soeur, ne me laissent aucun doute sur son lien avec lui. Quel beau couple...

Voir leurs visages si heureux me rend envieuse. J'aimerais tant avoir cette certitude que mon âme-soeur soit toujours là pour moi. Hélas, vu comment notre histoire a commencé, je doute fortement qu'il soit le compagnon doux et attentionné qu'il doit être.

Les sourires de ces personnes me rendent mal à l'aise, d'autant plus que de larges traces noires dues à un fou antérieur cachent quelques enfants. Non, attendez, elles en n'ont brûlé qu'un qui se trouve au centre du tableau, au plus bas, entre son père et sa mère.

Alors la vérité me frappe avec une force telle que j'en ai le souffle coupé : c'est un fils d'Alpha, appelé à devenir Alpha lui-même. Cette révélation bien loin de ce que j'imaginais, voir même impensable, me cloue sur place, m'empêchant de faire le moindre mouvement.

Puis, prise d'une impulsion soudaine, je m'élance à la poursuite du loup solitaire. Arrivée dans le couloir aux tapisseries défraîchies, je repère rapidement les escaliers en bois sombre. Le parquet vieilli craque sous mes pieds, mais je n'en ai que faire. Ce type est un... menteur, un cachotier. Je n'arrive tout simplement pas à y croire. Comment a-t-il pu se jouer de moi et prétendre n'être qu'un vulgaire loup solitaire ? Mon Dieu...

Attends.

La voix de ma louve claque dans mon esprit et je lui obéis. Je m'arrête en plein milieu du couloir, les yeux rivés sur les escaliers en bois usé.

Je ne sens aucune odeur de loup. S'il était réellement un Alpha, sa meute vivrait avec lui ou juste à côté. Or, là, je ne pense pas que ce soit le cas.

Je ne peux la contredire tant son raisonnement est réfléchi. Alors je reste là, comme une abrutie, au milieu du couloir, dans ce manoir qui m'est inconnu. Mes oreilles de loup captent un son, celui d'un moteur qui démarre et qui s'éloigne.

Alors il m'a laissé seule. Choquée par la tournure de cette situation, je me mets à rire. Pas un rire joyeux, non, un fichu rire de psychopathe. J'essaye tant bien que mal de stopper cette crise de fou rire, au risque de passer pour une demeurée aux yeux de ma louve, mais je n'y arrive pas.

C'est complètement ridicule. Toute cette situation est insensée. Pourquoi, par tous les diables, il faut que ça m'arrive à moi ? Qu'ai-je bien pu faire à la Déesse pour me retrouver avec un compagnon qui ne veut pas de moi ?

Cesse de te plaindre. Tu me donnes mal au crâne.

Je pouffe.

Tu vas vraiment rester là à subir tout ça sans bouger ? Sans au moins te plaindre.

Je n'ai jamais dit ça. Ce que je vais faire, au lieu de me plaindre, c'est de relever la tête fièrement et me battre pour mon bonheur.

Je reste interdite. Je me sens si futile à présent. Ma louve a raison, comme toujours. Il faut que je cesse de m'apitoyer sur mon sort et que je prouve à ce loup solitaire que je ne suis pas juste un objet dont il peut disposer à sa guise. Je suis un être vivant avec des sentiments, il n'a aucunement le droit de me traiter de la sorte.

Je me décide à descendre et quelle ne fut pas ma stupeur de voir que le rez-de-chaussée est une sorte de fouillis sans nom. On dirait qu'une bande de pilleurs est passée par là. Les meubles sont renversés et je n'ose mettre un pied dans ce qui semble être un salon au vu du canapé éventré. Je tends le visage, essayant d'apercevoir un peu plus ce qu'il se trouve dans la pièce et je remarque alors une vieille cheminée en brique à moitié effondrée.

Je soupire avant de me reculer. Dos à la porte d'entrée, j'ai tout juste le temps de sentir une présence que je reçois un coup sur la tête si fort que je n'ai pas d'autre choix que de sombrer dans un sommeil forcé, sans rêve, bien entendu.   

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Ok, Ok, je sais que j'ai mis un peu longtemps à sortir ce chapitre, sorry les amis. 

Pour ma défense, j'ai emmenagé pour la première fois donc plein de paperasse et de sous à sortir (tmtc ;P), donc pas le temps d'écrire. De plus, je n'ai toujours pas internet, donc c'est très compliqué pour sortir des chapitres, surtout que je tape mes chapitres sur Google drive, qui utilise internet, que je n'ai pas... (ça y est, tu commences à comprendre ? xD) 

Mais je reviens ok ? Soyez happy !