Les yeux de Kyle sont remplacés par ceux de son loup. J'ai une terrible envie de l'embrasser, mais ce n'est pas convenable devant tout ce monde. Je me redresse lentement et fais face à mon père.
- Pourquoi tu tiens tant à ce que je me lie avec ce malade mental ? Je crache.
- Ce malade mental, a une meute plus grande et plus puissante que la nôtre. Composée de redoutables guerriers.
Qu'est-ce que cela veut dire ? Mon père n'a que faire du pouvoir. Alors pourquoi la meute de cet Alpha semble autant le toucher ?
- Papa, dis-moi que ce délirant ne te menace pas. Je t'en supplie, dis-le moi.
Face à son mutisme, je tressaille.
- Papa... Tu aurais pu le tuer mille fois. Pourquoi tu ne fais rien ?
- Je ne peux rien faire, Hailey. Daniel est un loup puissant entouré de guerriers sanguinaires. Il faut absolument que le loup solitaire te marque.
Je jette un coup d'oeil à Kyle qui évite soigneusement mon regard. Il savait depuis tout ce temps et il ne m'a rien dit. Je n'arrive pas à y croire !
- Comment puis-je t'aider à te libérer de ce loup monstrueux ?
Mon père s'avance, le regard triste et me prend dans ses bras.
- Oh chérie... C'est à moi de te protéger, tu sais ? N'y penses plus et rentre...chez toi.
Peinée, je hoche la tête et me détache de lui. Je rejoins Kyle et Davon avant de faire un signe d'adieu à mes parents. Nous sortons du territoire en silence. Seul le bruit de nos pas casse la tranquillité qui règne. Kyle monte sur sa moto tandis que je rejoins Davon dans la voiture.
- Nous parlerons en rentrant, me promet mon âme-soeur.
Je hoche la tête avant que la voiture ne démarre et s'éloigne. La moto de Kyle nous dépasse au bout de quelques minutes et je le regarde filer sans un mot. Davon reste silencieux et je soupire. Ce n'est pas le loup le plus bavard du monde. En fait, je crois que je dois tous les agacés vu qu'aucun loup en ma présence ne dit le fond de sa pensée.
Le trajet me paraît extrêmement long et je souffle lorsque je reconnais l'allée du manoir. Une fois la voiture arrêtée, je descends précipitamment sans demander mon reste et entre dans la bâtisse en ruine. Kyle est déjà là, debout, au milieu de ce qu'il semble être le salon. La poussière ambiante me pique les yeux, mais je m'approche discrètement de mon âme-soeur.
- Je suis qu'un pauvre con.
- Ah.
Et ce n'est que maintenant qu'il s'en rend compte ? Blague à part, sa phrase m'intrigue plus que de raison. Ce n'est pas son genre de dire ce genre de phrases.
- Ouais, partout où je vais, je blesse quelqu'un.
Que puis-je répondre à ça ? Il a déjà blessé mon coeur à un tel point que j'avais l'impression de crever. Je sais qu'au fond, il ne veut pas me faire de mal, mais c'est plus fort que lui, comme si quelque chose le poussait à dire ou à faire les mauvaises choses.
- Même à toi, je te fais du mal.
Il se retourne et plonge ses yeux dans les miens. Ces derniers sont si tristes que mon coeur se serre.
- Alors fais en sorte de ne plus me blesser.
Il ferme les yeux et secoue la tête avant de se reculer. La distance qu'il impose entre nous me fait du mal, mais je n'en montre rien. Ma louve hurle à la mort dans ma tête et je sens une migraine pointer le bout de son nez.
- Pourquoi tu ne me laisses pas être auprès de toi ? Pourquoi tu restes si secret ? Tu ne vois pas que je ne demande qu'à être avec toi ? De quoi as-tu si peur ?
Comme d'habitude, il ne me répond pas et quitte la pièce rapidement. Une sourde colère monte en moi et je le suis, les poings serrés. Je n'accepte plus son silence, pas aujourd'hui. Pas lorsque je sais qu'il tient mon avenir entre ses mains.
Nous nous retrouvons dans la pièce où il m'avait "délicatement" déposé. La grande fenêtre inonde la pièce de lumière et l'immense peinture murale me paraît plus vivante. Kyle est posté devant cette dernière. Je ne peux apercevoir son visage, car il me tourne le dos.
- Tu as raison, j'ai peur, souffle-t-il si bas que l'espace d'un instant, je crois avoir rêvé.
L'incitant à continuer, je ne dis mot.
- J'ai peur de m'attacher à toi, car je sais que... que tu me laisseras toi aussi. Les flammes t'emporteront également.
Sa voix se brise en même temps que mon coeur. Parce qu'à présent tout s'explique. En le voyant observer avec douleur la peinture de feu sa famille et meute, je comprends pourquoi la Déesse nous a réunis pour l'éternité. Mon coeur se gonfle d'un sentiment que je n'arrive pas à définir et je m'approche avec toute la détermination dont je peux faire preuve. Je me plante face à lui, cachant la vue douloureuse qui le torture. Il m'observe sans un mot et la détresse dans son regard me blesse.
Guidée par un sentiment plus fort que moi, plus fort que lui, plus fort que nous, je l'attrape par la nuque et pose mes lèvres sur les siennes. Une douce chaleur se répand dans tout mon corps et lorsque ses mains s'accrochent à mes hanches avant de m'attirer contre lui, je crois mourir de bonheur. Je détache ma bouche de la sienne et le regarde dans les yeux. Je suis surprise de ne pas voir les yeux de son loup, mais bien les siens.
- Je ne partirais pas, jamais. Pas... Pas après tout ça, je souffle.
Il hoche la tête, me signifiant qu'il sait que je suis sincère. De toutes les façons, je ne pourrais lui mentir dans un tel moment. Mes deux mains sur sa nuque, je caresse doucement ses cheveux et il ferme les yeux avant de se rapprocher de moi. À présent enlacés, je peux sentir son coeur battre à la chamade et je suis flattée de me dire que c'est un peu à cause de moi.
- Je t'ai menti.
Sa voix grave vibre dans sa poitrine et par conséquent dans la mienne. Je ne dis rien, le connaissant assez maintenant qu'il ne faut pas le couper, sinon il risque de se braquer. Le mieux est de le laisser aller au bout de sa pensée.
- J'ai seulement peur que tu me laisses. Pas de m'attacher à toi, parce que c'est trop tard. Tu es comme une putain de mauvaise herbe. On a beau t'enlever encore et encore, tu reviens toujours à ta place. Je me suis... habitué à toi.
Je ne peux m'empêcher de sourire tant ses paroles m'emplissent de bonheur. Ce n'est pas la meilleure façon de déclarer le peu de sentiments qu'il a pour, moi, mais ça m'est égal. C'est sa façon de l'exprimer et je peux l'accepter.
- Comme tu viens de le dire, je suis une mauvaise herbe. Peu importe ce que tu peux me dire, ce que tu peux me faire, je reviendrais toujours. Je t'appartiens, et ce, depuis toujours.
______________________________
Oula, beaucoup de love dans ce chapitre, mais que ce passe-t-il ? Serait-ce la fin qui s'annonce ? :P

VOUS LISEZ
Lone Wolf (Tome 1 & 2)
Hombres Lobo[TOME 1 TERMINE]Un Alpha aurait été le pied. Un Bêta aurait pu passer. Un Oméga ? Pourquoi pas, après tout. Mais un Loup Solitaire ? Sérieusement ? (⚠️ Scènes explicites) Merci à Canfav pour cette superbe couverture !