Le soleil vient réchauffer mon corps. J'ai merveilleusement bien dormi. Et cette fois-ci, pas de réveil brutal en pleine nuit. Lentement, je m'étire et m'enfonce délicieusement dans l'oreiller. Je soupire d'aise. Je sais que je ne devrais pas dormir sur mes deux oreilles, surtout avec un vampire que je connais à peine dans les parages mais ça me fait fichtrement du bien. Pour l'instant, rien ne me prouve que je devrais me méfier, mais on ne sait jamais. Je vais rester sur mes gardes et dès que je sens que ça dérape, je me tire.
Il temps de sortir de ce havre de paix. Je me redresse et ouvre enfin les yeux. Je ne peux m'empêcher de pousser un cri quand je vois que le vampire est assis – encore une fois – au bord du lit, en train de m'observer, les bras croisés sur la poitrine. Je porte la main à mon cœur. Je crois qu'il essaie de me tuer. En tous cas, s'il continue à apparaitre comme ça, sans prévenir, il va finir par réussir.
- Qu'est-ce que vous fichez ici ? m'énervé-je.
Ses yeux sont traversés par une lueur de malice, mais son expression reste stoïque. Stoïque et foutument agaçante.
- Qu'est-ce que vous avez à m'observer comme ça ?
- J'apprécie le spectacle, répond-il, un sourire pervers sur les lèvres.
Je remonte aussitôt les draps sur ma poitrine. Il se fout de moi ! C'est quoi ces manières ? épier une femme en train de dormir, c'est carrément pervers comme attitude. Surtout si elle porte une nuisette qui couvre à peine ce qui doit être couvert. Je fronce les sourcils et pince les lèvres.
- J'ai fait quelques petites recherches sur vous. Vous avez massacré quatre chasseurs, à vous toute seule. Impressionnant.
Son ton est sincère. Il est admiratif des crimes que j'ai commis. Moi, j'en ai juste honte, parce que s'il fallait le refaire, je n'hésiterais pas. C'était eux ou moi.
- Il n'y a pas de quoi être impressionné.
- Ne soyez pas si modeste. Même si ce sont en général des êtres stupides et égocentriques, les chasseurs ont quand même certaines aptitudes grâce auxquelles ils ont su nous arracher des accords de force. Alors en tuer plusieurs, sans l'aide de personne...
Je hausse les épaules. Quand il faut sauver ma peau, je sais me débrouiller.
- Je suis surtout extatique devant votre capacité à vous transformer en dehors des pleines lunes.
Je grimace à l'évocation de ce petit détail que j'aurais voulu garder secret.
- Croyez-moi, j'aurais préféré que ça arrive à quelqu'un d'autre.
Soudain, le vampire se retrouve à quelques centimètres de moi. Ma tête heurte le dossier du lit. J'ai dû reculer pour éviter que nos lèvres se touchent. Il plante ses yeux dans les miens. Son regard est froid. Mon cœur bat à tout rompre.
- Vous n'êtes pas une lycaon comme les autres, Ivy. Il y a quelque chose de différent en vous, dit-il d'une voix grave. Il ne faut pas en avoir honte.
Son regard perçant et insistant me fait frissonner. Ma respiration s'est accélérée. Je ne sais pas si c'est de la peur ou du désir. Peut-être un peu des deux. Ses doigts et ses yeux se mettent à suivre la ligne de ma mâchoire. Puis ils descendent lentement vers ma gorge, pour s'attarder sur ma clavicule. Je déglutis avec peine.
- Je me demande sur votre sang a le même goût que celui des autres lycaons. J'avoue que depuis hier soir, cette question me taraude.
Mon cœur fait une embardée. Il n'est tout de même pas en train de dire qu'il a envie de planter ses crocs dans mon cou.
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Louve solitaire (en cours de correction)
WerewolfVous vous rappelez de cette histoire d'amour avec un loup-garou qui tombe amoureux d'une humaine, qui elle aime un vampire ? Eh bien, c'est tout l'opposé de ma vie ! La mienne n'est qu'une succession de galères, qui a débuté le jour de ma Métamorpho...