Chapitre 18 (corrigé)

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Je m'appuie contre cette fichue porte, complètement vidée. Mon cœur bat à tout rompre. J'oscille entre la déception et l'euphorie du combat. Je ne comprends plus mes réactions. Bon sang, qu'est-ce qui m'arrive en ce moment ? Comment un mec que je ne connais à peine ait pu mettre autant de bordel dans ma vie ? Avec sa gueule d'ange et ses belles promesses, il m'a fait tourner la tête. Je ne suis qu'une idiote finie. Comment ai-je pu croire que les choses changeraient, qu'il y avait une chance pour que je puisse vivre en paix. Evidemment, je voyais cette happy end avec lui à mes côtés, comme ami et voir plus. Mais la réalité est toute autre. Elle m'a rattrapée et la leçon est rude.

Mon cœur se contracte douloureusement. J'ai du mal à respirer. Il faut que je me calme et que je reprenne mes esprits. Ce n'est pas du tout le moment de paniquer ou s'apitoyer sur son sort. Luc a su retrouver ma trace, donc les chasseurs ne sont pas loin. Il faut que j'en parle avec Ach. Il ne va sûrement pas apprécier que je sois sortie toute seule, en sachant que les chasseurs rôdent et veulent ma peau.

En retournant à la table, je croise des regards suspicieux. Ils me dévisagent comme si je venais de m'échapper d'un asile. Je baisse les yeux vers ma robe et là je comprends. Je dois ressembler à une folle furieuse. Ma robe est maculée de détritus, je n'ai plus de chaussures et mes cheveux sont en bataille. Alors je tente de cacher la misère comme je peux. J'époussette ma tenue, lisse tant bien que mal ma tignasse pour effacer toute trace de la bataille. Je feins la normalité, même je sais qu'au premier regard, il verra que quelque chose ne tourne pas rond. Alors, sur le trajet, je tente de trouver comment je vais me justifier. Quand je franchis le cordon, Ach est déjà de retour. Il fronce les sourcils quand il me voit débarquer.

- Où étiez-vous ?

- Aux toilettes, répliqué-je, un peu trop vite.

Son regard parcourt mon corps tout entier et s'attarde sur mes pieds.

- Et vos chaussures ?

- J'avais mal aux pieds, je les ai enlevés.

Sa bouche se pince. Je crois que je me suis grillée.

- Vous mentez ! gronde-t-il.

- Et qu'est-ce qui vous permet d'affirmer une chose pareille ? m'indigne-je, en levant le menton par défi.

- Je vous rappelle que je lis dans les pensées, alors cessez de me prendre pour un imbécile.

- Et alors ? En quoi ce que je fais de ma putain de vie vous regarde d'abord ? commence-je à m'énerver.

Ma réaction est complètement débile mais quand je me sens acculée, je ne réfléchis plus et j'attaque. Mais Ach n'a pas apprécié mon regain d'arrogance. La seconde d'après, il est devant moi, nos corps se touchant et son regard violet plongé dans le mien.

- Je vous ai accueilli chez moi, je me mets en danger pour vous, ainsi que l'ensemble de mon clan. Alors j'exige un minimum de respect. Vous êtes la femme les plus impertinente et la plus agaçante que j'ai rencontrée. Et Dieu sait que ma vie a été longue.

- Il me semble que c'est exactement ce que vous appréciez chez moi.

Je joue avec le feu mais je ne peux plus reculer. Dire que j'avais réfléchi à une manière de l'amadouer. Décidément, moi et ma grande gueule... Ach m'attrape par les épaules, m'obligeant à me tenir sur la pointe des pieds. Mes lèvres piquent à être aussi près des siennes. Son souffle me file des frissons. Mais je ne baisse pas les yeux.

- J'ai bien peur que vous ayez raison, avoue-t-il d'une voix rauque. Mais méfiez-vous, je pourrais me lasser.

Mes yeux se mettent à papillonner. Il a une telle influence sur mon corps, que s'en est presque flippant. Je commence à me demander si, en fin de compte, son pouvoir ne fonctionnerait pas sur moi.

Louve solitaire (en cours de correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant