Chapitre 26 (corrigé)

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La porte d'entrée claque. Je peux enfin reprendre mon souffle. Hella a relâché sa prise. Bordel, que c'était désagréable ! Je prends sur moi de ne pas l'insulter. Le plus dur reste à faire. Avoir cette fichue discussion avec Vampirella et Dieu sait que je n'en ai pas envie. Toujours installée dans son fauteuil de velours, elle tapote l'accoudoir du bout de ses ongles manucurés, tout en me toisant du regard. Je croise mes bras sur la poitrine, comme pour me protéger et me contenir, à la fois. Cette femme m'est antipathique comme rarement une personne me l'a été. J'ai l'impression d'être une vulgaire poupée entre ses mains, sans pour autant savoir à quel jeu perfide elle s'amuse. Son sourire s'étire, dévoilant ses dents blanches un peu trop longues à mon goût.

- Vous savez semer le désordre autour de vous, dit-elle, une pointe d'admiration dans la voix.

Mes sourcils se froncent exagérément. Qu'y a-t-il de merveilleux à répandre le chaos ? Attirer les problèmes n'a jamais été quelque chose de jouissif. Au contraire, je fais toujours tout pour m'en tenir éloigné. Mais, pour mon plus grand malheur, ils ne cessent de me courir après, ces derniers temps. Hella émet un petit rire de gorge qui a le don de me hérisser les poils.

- Vous êtes une source d'amusement inépuisable. Cette conversation s'annonce des plus intéressantes.

Elle m'indique un siège, près d'elle, mais je n'ai nullement envie de lui obéir. Ce serait lui faire trop plaisir. Elle ne démord pas de son sourire sarcastique.

- Vous savez que je peux vous obliger si je le veux.

- Alors faites-le donc si ça vous chante.

Je la défis du regard. Nous restons ainsi de longues secondes, à s'observer, comme deux bêtes sauvages. Ses yeux bleus ne trahissent aucune émotion. Elle ne cille même pas. Ce que je déteste ces foutus vampires. On a toujours l'impression d'être confronté à une statue de cire. Impossible de savoir ce qu'ils pensent, ce qu'ils veulent faire. J'ai beau être têtue mais elle réussit à me mettre mal à l'aise. Ce sourire de poupée en porcelaine me fiche la trouille. Je comprends à présent pourquoi Ach et Luc la redoutaient. Je soupire bruyamment, lève les yeux au ciel, mais finis par m'asseoir sur un fauteuil, mais à bonne distance.

- Bonne fille, me lâche-t-elle, sur un ton mielleux.

J'ai envie de répliquer, mais encore une fois je me retiens. Elle saisit son verre de sang et en boit une petite gorgée. Son calme apparent ne me plait pas du tout. Qu'attend-elle exactement ? Je suis assise et toute ouïe. Elle veut quoi de plus ? Hella continue à m'observer, en silence. Un silence qui commence à me rendre nerveuse.

- Très bien, Ivy. Il est temps d'aborder les choses sérieuses.

Hella pose son verre et se redresse. Ses yeux bleus se plantent dans les miens. Je vois bien qu'elle essaie de lire en moi, et ça me dérange. Bien plus que si c'était Ach. Avec lui, je commence à avoir l'habitude. Mais elle... je me sens comme violée. Son sourire machiavélique réapparait.

- Vous avez des idées très intéressantes, s'amuse-t-elle. Mais ce n'est pas encore le moment pour ce genre de réjouissance.

Mes doigts s'enfoncent dans la garniture du fauteuil et je manque de m'étouffer avec ma salive.

- Dites-moi, Ivy, savez-vous ce que sont les vampires et les lycaons exactement ?

Je fronce les sourcils. Non mais c'est quoi cette question ? Elle a le don de passer du coq à l'âne en un battement de cils.

- Je ne vous parle pas de ce que le commun des mortels entend par là, mais ce que nous sommes en réalité.

Je ne pige toujours pas où elle veut en venir. Lycaons et vampires sont des créatures surnaturelles, des espèces aux caractéristiques propres qui nous différencient des humains. Que peut-il y avoir de plus ? Le sourire de Hella s'élargit.

Louve solitaire (en cours de correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant