Chapitre 44 (en cours de correction)

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Luc me prend dans ses bras et caresse doucement mes cheveux.

- Où veux-tu que j'aille ? Rester loin de toi, dans l'autre camp, reviendrait à faire partie de ceux qui en veulent à ta vie. Ça, je ne peux pas l'accepter. Les chasseurs sont sur les dents. Ils sentent bien que quelque chose se prépare. Ils n'entendent qu'une bonne raison de vous exterminer.

- Je sais, Luc. Samuel ne cesse de me le rabâcher. Il hait les humains et son seul désir c'est de les réduire à néant. J'en suis même arrivée à être d'accord avec lui. Mais maintenant...

Ma voix se casse. Je dois lutter pour refouler un sanglot.

- Je ne veux pas qu'il t'arrive malheur. Avec moi, c'est certain, ça arrivera. Va-t'en loin de moi, Luc. Je t'en prie. Préserve-toi. Mon cœur ne pourra pas le supporter.

Mes bras le serrent contre moi. J'ai besoin de son odeur pour me rassurer.

- Vivre et mourir avec toi, aucune autre option n'est possible. On va trouver une solution, Ivy. Mais avant tout, il faut te sortir des griffes de ton frère. Son influence est trop forte sur le démon. Ça te perturbe et tu n'es plus lucide.

- Partir ? Mais comment ? Et pour aller où ? Tu crois vraiment pouvoir lui fausser compagnie aussi facilement ! Et même si on réussit, mon démon ne m'en laissera pas l'occasion. Il est prêt à tout pour que l'Apocalypse se réalise. Même à m'obliger à te tuer.

Luc embrasse tendrement le sommet de mon crâne.

- C'est donc ça la raison. C'est pour ça que tu m'as écarté et que tu veux m'écarter encore. Mais moi, je n'ai pas peur. Je sais que tu sauras le retenir.

- Tu ne comprends pas, Luc. Hati est puissant. Il peut faire de moi ce qu'il veut. Il sait comment m'embrouiller, me manipuler. S'il décide de te tuer, je ne suis pas sûre d'être assez forte pour l'en empêcher.

- Tu es forte. Tu l'as toujours été. C'est pour ça que tu n'as jamais cédé à la facilité d'être une lycaon comme les autres. Tu as toujours refusé cette partie sombre de ta vie. Parce que tu n'as jamais voulu être comme eux, avides de sang et de violence. Et c'est pour ça que je suis tombé amoureux de toi.

Les larmes affluent à nouveau. Je ne pensais pas qu'une telle déclaration aurait pu avoir cet effet sur moi. Je me sens comme une de ces petites midinettes devant un film romantique.

- Ça, et ton caractère de merde. Sans oublier, ton corps de rêve.

Je lui balance une tape sur l'épaule. Luc se met à rigoler. Je ris avec lui. C'est exactement ce dont j'avais besoin. Un peu de légèreté. Soudain, il se lève et m'observe. Puis, il m'attrape et me balance sur son épaule, en me claquant les fesses. Je pousse un cri, surprise.

- Très bien, femme. Maintenant, au lit !

Luc me jette sans ménagement avant de me couvrir de son corps. Aussitôt, le mien se met à frémir, se rappelant la dernière fois où nous étions aussi proches. Ma bouche s'entrouvre, ma respiration devient plus difficile. Entre ses paupières mi closes, Luc fixe intensément ma bouche.

- Tu ne peux pas savoir à quel point le voir t'embrasser, te toucher m'a mis hors de moi.

Sa main se met à parcourir ma peau nue, provoquant des frissons de plaisir. Ce que j'ai envie de lui, sentir à nouveau ses lèvres sur mon ventre, mes seins. Mon cœur accélère.

- J'ai cru devenir fou quand tu as disparu ce jour-là. Je ne savais pas ce qui s'était passé. La seule chose que j'avais pu constater, c'était que tu avais mis les voiles après avoir refait le portrait de Hella. Ach m'a seulement dit que tu avais pété les plombs et tu étais partie comme une furie.

Ses aveux me laissent dubitative. Pourquoi Ach n'en a-t-il pas profité pour tout lui balancer, histoire de le mettre définitivement hors-jeu ? Luc pose délicatement ses lèvres sur les miennes et j'oublie ce qui me tourmentait quelques secondes auparavant. Bordel, ce que ça fait du bien !

- Je t'ai cherché, Ivy. Mais les chasseurs me sont tombés dessus. Ils ont voulu me mettre au trou. Mon père a réussi à négocier pour que je sois exilé et mis à pied jusqu'à nouvel ordre. Je me demande si la prison n'aurait pas été mieux.

- Pourtant, tu avais l'air de bien t'amuser, rétorque-je en repensant à mon rêve.

A cette pensée, toute idée érotique me quitte. Le goût métallique de la rancœur refait surface.

- Quand tu étais avec la petite blonde, tu n'avais pas l'air de te soucier de moi.

- Comment... Mais de qui parles-tu ?

- Grande, longs cheveux blonds, des yeux bleus et des fossettes. Tu jouais au basket avec elle.

- Tu étais là ? demande Luc, surpris.

- Oui, enfin non. C'est le démon... Mais ce n'est pas la question.

Luc laisse échapper un sourire en coin.

- C'est Maëllie, ma petite sœur.

Tout à coup, je me sens particulièrement stupide. Je fuis son regard, honteuse.

- Serais-tu jalouse ?

Son ton moqueur ne me plait pas du tout. Je pince les lèvres et le repousse avant de rouler sur le côté. Luc vient se coller à moi et pose la tête dans le creux de mon cou.

- J'aime que tu sois jalouse. Ça prouve que tu tiens à moi. Et comme ça, j'ai l'impression de ne pas être le seul.

Je me mords la lèvre tellement je me sens idiote. Je n'ai aucune raison d'être jalouse, lui oui. Je me comporte vraiment comme une salope de la pire espèce. Luc me retourne et se place au-dessus de moi.

- Pour l'instant, tout ça on s'en fiche. Profitons d'être seuls tous les deux. J'ai du retard à rattraper.

Aussitôt, ses mains se glissent sous mon tee-shirt, le remontent découvrant mes seins. Ses lèvres viennent s'écraser dans le creux de ma poitrine. Ses doigts détachent mon soutien-gorge, lui donnant accès à la peau encore inaccessible. J'aspire bruyamment quand sa bouche se referme sur un de mes tétons. Mon corps s'embrase. Mes doigts s'enfoncent dans sa chevelure, le plaquant un peu plus sur moi. Ses mains descendent et s'attaquent à ma ceinture. La fermeture éclair ne lui résiste pas longtemps. Je vibre, répondant à chacune de ses caresses.

Qu'importe ce qu'il va se passer, ce que je deviendrais d'ici quelques jours, mon cœur implose à son contact. Je préférerais mourir que lui faire du mal. Ma détermination est si grande que je suis certaine de réussir à repousser le démon. Luc me donne cette force. Avec lui, tout est possible. Ma peau contre la sienne, brûlante, je me sens complète. Croire que je pouvais me passer de lui était pure folie. Je me laisse glisser dans ce tourbillon de sensations. L'orgasme s'abat sur moi comme une déferlante, puissant, intense. Je me cabre, sous ses coups de reins, l'accompagnant une dernière fois.

Lentement,nous nous apaisons, l'un contre l'autre. Je ne veux plus quitter ses bras. Plusjamais. Lui non plus ne semble pas vouloir me lâcher. Je finis par sombrer dansle sommeil, la tête posée sur son torse, au rythme lancinant de ce cœur quim'ait acquis.    

Louve solitaire (en cours de correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant