Chapitre 39 (corrigé)

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JJ'ouvre les yeux et mon regard embrasse le décor autour de moi. Je me rends compte enfin de ce qui m'entoure. Mon esprit était dans un brouillard tellement dense en quittant Luc que ce n'est qu'aujourd'hui que je reprends pied dans la réalité. La chambre que Ach a choisi est clinquante. Un peu trop classe pour moi. Mais cela ne m'étonne pas de lui. Cet homme aime le luxe et ne s'en cache pas. Lit King size, draps aux bordures de soie bleue coûtant sûrement une fortune, mais surtout une vue à couper le souffle. Sur la gauche, je reconnais un port rempli de bateaux de grand envergure, cargos et autres navires de fret, tandis que le panorama de droite m'offre un côté plus urbain, avec ses buildings à perte de vue. Je me redresse, intriguée. Ach est assis, comme à son habitude, dans un fauteuil, une tasse de café à la main.

- Où sommes-nous ?

- Dans la même chambre, depuis trois jours.

Je lui fais ma moue « ne te fous pas de ma gueule ». Il se contente de sourire, tout en sirotant son café.

- A Vancouver, finit-il par lâcher.

Je me lève d'un bond.

- Vancouver ? Tu rigoles !

Ach se racle la gorge. Je me rends compte alors que je suis toujours nue. Par réflexe, j'attrape le drap et cache ma nudité, tout en lui lançant un regard noir.

- Ne t'inquiète pas. Je connais ce corps sous toutes les coutures.

- Oh, ça va ! Comment se fait-il qu'on soit à Vancouver ? demandé-je, pour changer au plus vite de sujet.

- C'est bien là qu'habite ton frère, non ?

- Oui, évidemment, mais... Enfin, pour moi, on était encore à White Rock.

A l'évocation de ce souvenir douloureux, mon estomac se contracte.

- Disons que tu n'étais pas dans ton état normal ces derniers jours, dit-il, d'un air sombre.

Un silence pesant s'installe. Je bafouille des excuses confuses, avant de ramasser mes vêtements et d'aller à la salle de bains. Quand je ressors, rafraîchie et l'esprit remis en place, Ach est debout face à la baie, les mains dans les poches. Je le trouve diablement sexy comme ça.

- Tes pensées dérivent encore, princesse, dit-il, sans même se retourner. Reconcentre-toi sur le but de notre venue ici.

Je me ressaisis aussitôt et le rejoins.

- Tu sais ce que je suis venue faire, n'est-ce pas. Et tu n'es pas contre ?

- C'est ta décision, Ivy. N'attends pas de moi que je te fasse changer d'avis. Ce n'est pas moi qui abrite Hati.

- Je n'en ai rien à foutre de ce démon de malheur, vociféré-je.

Ach me lance un regard appuyé et je comprends qu'il prend très au sérieux toute cette histoire de prophétie.

- Tu crois vraiment que je vais déclencher la troisième guerre mondiale ?

- Techniquement, ce serait plutôt la cinquième si on compte les deux guerres, le déluge et les ères glacières. Mais bon ce n'est qu'un détail. Pour les deux dernières, Dieu et Lucifer ont joué aux petits soldats avec les hommes. Je ne sais pas si on peut dire que ça compte.

Ma mâchoire menace de se décrocher.

- Mais comment sais-tu tout ça ?

- Quelques siècles et les bonnes fréquentations. Ça sert d'être dans les petits papiers de la reine des vampires.

Louve solitaire (en cours de correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant