Chapitre 20 (corrigé)

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J'ai beau essayé, le sommeil refuse de venir. Il est envahi de pensées qui me tourmentent. Ach et ses réactions imprévisibles, Ach et son magnétisme. Ce vampire est en train de me rendre folle. Jusqu'à présent j'ai réussi à le garder à distance, mais ce qui s'est passé dans sa chambre, tout à l'heure, me prouve que ce n'est pas vraiment le cas. Sa présence perturbe mes repères. En général, c'est moi qui attire l'homme de mon choix dans mes filets. Pas l'inverse. Il faudra que je me montre prudente avec lui, ou je risque de le regretter amèrement.

Je sors du lit et viens m'accouder à la fenêtre entrouverte. La nuit est douce. La lune baigne de sa lumière laiteuse les alentours. Aux bruits nocturnes habituels, se mêlent les battements réguliers d'un cœur. Celui de Luc. Je laisse échapper un soupir. Il m'a dit d'attendre, mais j'ai peur qu'il décide de me trahir. Même s'il m'a juré qu'il ne l'a pas fait et qu'il ne le fera pas. J'ai envie de le croire mais dois-je lui faire confiance alors qu'il m'a mené droit vers mes bourreaux ? Je ferais peut-être mieux de m'en aller maintenant, au moins j'aurais une chance d'échapper aux chasseurs.

Mes doigts se resserrent sur la rambarde quand deux mains se posent sur mes épaules. Je me retourne, surprise. Ma bouche s'ouvre en grand, prête à demander ce qu'il fait là, mais il cloue mes lèvres d'un geste, en y posant délicatement un baiser. Presque comme la caresse d'une plume, légère et fugace. Il relève la tête et sourit. Toujours ce sourire arrogant, qui démontre à quel point il est sûr de lui, en toutes circonstances. Ses bras m'enferment entre la fenêtre et lui. Son corps se rapproche un peu plus.

Instinctivement, mes mains se posent sur son torse, prêtes à le repousser. Mais, étrangement, elles ne le font pas. Au contraire. Mes doigts partent à l'exploration de sa peau dénudée. Ils en dessinent chaque courbe, chaque bosse, chaque dénivelé de ses muscles secs. Ses lèvres s'étirent un peu plus de satisfaction.

- Laissez-moi être votre fantasme éveillé, Ivy. Laissez-moi vous montrer qu'une nuit entre mes bras peut vous convertir à jamais.

Les mots soufflés à mon oreille me font frissonner, de la tête aux pieds. Mes yeux se ferment, ma bouche s'entrouvre quand sa langue vient lécher le lobe de mon oreille. Je veux lutter, mais mon corps pense autrement. Il le veut, ardemment. Il veut sentir ses doigts glacés parcourir chaque centimètre de peau. Il veut que ses yeux améthyste l'embrasent. Alors, je ne lutte plus. Je cède à cette pulsion animal incontrôlable. Mes mains s'accrochent à ses épaules. Je me sens me liquéfier sous sa langue aventureuse. Elle savoure la courbe de ma mâchoire, bifurque vers ma nuque, sillonne ma clavicule. Ma voix se fait rauque quand son corps se presse plus fort contre le mien. J'ai envie qu'il m'arrache cette nuisette, qu'il me balance sur le lit et qu'il me montre tout ce dont il est capable.

Comme répondant à mes ordres, ses doigts s'insinuent sous le tissu pour venir s'emparer de mon fessier. Son autre main attrape ma chevelure, la tire en arrière. Puis, sans crier gare, Ach plante ses crocs. Je sursaute sous l'impact.

Je me redresse dans mon lit, haletante. Il fait jour. Instinctivement, je porte la main à l'endroit où quelques secondes plutôt, j'avais senti sa morsure. Mais rien. Putain, ce n'était qu'un rêve ! Un cauchemar. Enfin, je ne sais pas trop comment qualifier ça.

Ma bouche est sèche, mais mon corps est trempé de sueur. Ce vampire m'a retourné la tête. Il faut que je prenne une douche. Froide de préférence. Mais qu'est-ce qui m'arrive ? l'eau glacée s'écoule lentement sur mon corps. Je sais maintenant pourquoi je ne fréquente jamais les vampires. Ces satanées bestioles savent s'insinuer dans votre esprit et foutre le bordel. Et je peux vous jurer qu'il a très bien réussi son coup me concernant. Je dois trouver un moyen pour qu'il sorte de mon crâne, ou je vais bientôt péter un câble. Il faut que j'aille me défouler. Une petite sortie en forêt, une bonne chasse, voilà ce qu'il devrait faire l'affaire. Je sors de la douche illico et enfile à la hâte une tenue sportwear. Je dévale les escaliers. Avant tout, un bon café noir bien serré pour enlever la brume restante dans mon esprit. J'attrape une tasse et la remplit.

Louve solitaire (en cours de correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant