Et me voilà dans une voiture, en compagnie d'un vampire, vers je ne sais quelle direction. Non mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ! Je dois être maso. Je l'observe à la dérobée. C'est un homme vraiment attirant. Il se dégage de lui cette aura érotique qu'ont tous les vampires. Mais chez lui, je la trouve plus intense. Beaucoup plus.
- Je sais que vous me regardez, dit-il, sans quitter la route des yeux.
Je détourne aussitôt le regard. Mes joues s'enflamment d'un coup. Cet homme me perturbe.
- Nous sommes presqu'arrivés.
Sans que je m'en rende compte, nous sommes entrés dans un quartier résidentiel. Les maisons blanches, identiques, propres sur elles-mêmes, se succèdent. Je fronce le nez. Je ne peux m'empêcher de penser à mes parents. Ces parfaits hypocrites qui font croire à la Terre entière que ce sont de gentils petits bourges, alors qu'à la pleine lune, ils vont éventrer des cerfs en pleine forêt. Les gens ne sont jamais ce qu'ils paraissent.
Le vampire tourne dans une ruelle adjacente. Apparait alors une maison, plus cossue que les autres, au jardin parfaitement taillé. Ça doit appartenir à la famille la plus friquée du coin. On dirait un vrai petit manoir. Le vampire arrête sa voiture devant les grilles de la grande maison de briques rouges. Ne me dites pas que c'est là qu'il habite !
- Bienvenue chez moi.
Eh ben si. Il doit péter dans la tune, ce mec ! Après tout, c'est un vampire, il a eu le temps d'amasser assez de blé pour se payer ce genre de baraque. Le portail électrique s'ouvre en grand et on se gare juste devant le porche. Il descend en premier et fait le tour pour m'ouvrir. Un peu décontenancée par son attitude, il me faut un instant pour réagir.
- Vous pouvez sortir. Je ne vais pas vous manger, dit-il, un sourire ironique sur le visage.
Mes sourcils se froncent et j'ai bien envie de lui envoyer une pique bien sentie. Mais il a déjà tourné les talons. Alors je ravale ma mauvaise humeur et le suis dans l'allée. Je lève la tête pour tenter d'apercevoir le toit. J'avoue qu'elle en jette cette baraque.
- C'est une sacrée maison.
- Elle n'est pas mal, en effet, ironise-t-il en ouvrant la porte.
L'intérieur est encore plus impressionnant que l'extérieur. Tout est recouvert de boiseries. Un escalier monumental trône au centre de l'entrée et dessert le premier étage. A gauche, je crois apercevoir un salon richement doté. A droite, je peux voir une grande table et des chaises en bois précieux. Tout ici respire le luxe et le vieux. Le très vieux. Je reporte mon attention sur le vampire.
- Mais vous avez quel âge ?
Il se retourne. Son regard durcit et sa bouche tressaute. Je me rends compte alors de l'impertinence de ma question. Il fait quelques pas dans ma direction. Je me raidis aussitôt. Il me faut toute la volonté du monde pour ne pas reculer quand il s'arrête à quelques centimètres de moi. Mes yeux se posent sur la peau si blanche de son cou, si proche que mon souffle doit l'efflorer. J'ose à peine lever la tête pour voir sa réaction. Il m'impressionne, mais je tente de ne rien laisser paraître. Ses doigts viennent me caresser le visage. Je frissonne à ce contact. Son pouvoir ne marche pas sur moi, mais il n'empêche qu'il me trouble énormément. Son visage se rapproche du mien et son souffle glacé vient murmurer à mon oreille.
- Bien plus âgé que vous ne sembliez le croire. Mais je suis certain que vous n'avez pas peur d'un homme expérimenté.
Je cligne des yeux, surprise par sa remarque. Il revient planter ses yeux dans les miens et sourit.
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Louve solitaire (en cours de correction)
WerewolfVous vous rappelez de cette histoire d'amour avec un loup-garou qui tombe amoureux d'une humaine, qui elle aime un vampire ? Eh bien, c'est tout l'opposé de ma vie ! La mienne n'est qu'une succession de galères, qui a débuté le jour de ma Métamorpho...