Partie 8

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Quelqu’un dont tu n’as pas à te soucier, marmonna Justin calmement.
Voilà tout ce que Saradjie eut comme réponse.  Elle était partagée entre deux sentiments, d’un côté elle continuait à se demander qui était cette mystérieuse fille, qui assurément attendait quelque chose de Justin.  « Puisses-tu faire mieux que le hasard », disait le billet, certainement la suite ne saurait être due au hasard. D’un autre côté, elle se disait que son homme ne l’avait jamais mis en situation de douter de sa fidélité, il lui a toujours fait sentir que nulle autre femme ne saurait la remplacer dans son cœur. En plus, la désinvolture avec laquelle il répondit à sa question, la nonchalance dont il faisait preuve en enregistrant le numéro comme si elle n’était même pas à ses côtés, tout ceci aurait dû la mettre en confiance. Mais elle n’était pas du genre de femme à abandonner, elle était curieuse au sujet de cette Carlie. Comment pourrait-elle avoir la paix de l’esprit si Justin restait aussi vague sur l’identité de cette fille ?
C’est une chose si frêle la confiance. Elle vous laisse croire en sécurité, qu’elle est aussi forte qu’une montagne, et tellement rassurante. Heureux sont ceux qui ne savent pas ! L’ignorance est si douce, vive sa béatitude. De quoi ont-ils à se soucier, les ignorants ? Rien de rien. Savoir est un fardeau.  Une responsabilité et une charge lourde que tout le monde n’est pas prêt à assumer. C’est pourquoi le jour où le doute nous pique, on essaie d’ignorer la douleur. Mais celle-ci devient latente, et revient par des vagues de plus en plus fortes, pour finir par s’installer dans votre esprit. C’est alors que tout ce que vous aviez construit sur la base de cette confiance, s’écroule sous vos yeux comme un château de cartes. Lorsqu’il est si difficile de faire confiance aux autres, on se demande parfois si on est soi-même digne de confiance. Trop souvent on exige de l’autre ce que l’on ne peut pas offrir, et trop souvent on fait aux autres ce que l’on ne voudrait pas pour soi. Peut-être que c’est une question de conscience, de morale, d’éducation, qui sait.

Alors Saradjie, doucement, embrassa Justin, massa son torse, suça avidement son cou, bougea lascivement son corps assis en califourchon sur les cuisses de son homme. Celui-ci lassa échapper une petite plainte, redressa la tête et regarda sa compagne, fronça les sourcils et demanda :
Qu’est-ce que tu veux ?
Carlie.
Il ne répondit pas, souleva la jeune fille et la fit s’asseoir sur l’autre canapé et alla se recoucher là où il était. Il s’allongea sur le dos, les deux mains croisées sous sa tête, un pied plié qu’il appuya sur le dossier du canapé et l’autre pied resté au sol. Il prit une grande inspiration et dit :
Tu ne me laisseras pas dormir tranquille pas vrai ?
Non, répondit-elle boudeuse.
Bien. Dans ce cas je vais te dire tout ce que je sais d’elle pour l’instant.
Je t’écoute ! Allez, parle ! encouragea la jeune fille impatiente de savoir si cette intruse peut devenir une menace pour elle.
C’est une fille que j’avais l’habitude de voir étant enfant, et cela faisait des années que je ne l’avais pas revue. Quand une fois, je suis tombé sur elle dans un bus en quittant Carrefour. Elle avait tellement changé, je l’ai à peine reconnue, commença par raconter Justin.
D’accord, mais je ne vois pas la partie où tu as eu son numéro ? Ni pourquoi ? Et quand elle te parle du hasard, s’enquit-elle en poussant l’interrogatoire.
Depuis quand es-tu contre le fait que j’ai le numéro de téléphone d’une autre femme ? questionna Justin cherchant à détourner son attention.
Arrête, ce n’est pas ce que tu penses. Je ne suis pas jalouse. D’ailleurs, pourquoi le serais-je d’une femme que je ne connais pas et que tu viens de rencontrer ? répondit-elle décontenancée.
Ai-je dit que tu es jalouse d’elle mon amour ? demanda-t-il dans un sourire moqueur.
Arrête de chercher à me confondre ! Pourquoi as-tu son numéro de téléphone ? répliqua-t-elle durement.
Justin se leva pour la prendre dans ses bras, mais elle s’écarta. Voyant qu’elle s’est déjà fâchée pour de bon, il la laissa tranquille et resta silencieux. Il se sentait mal-à-l’aise en la voyant ainsi, il ne voulait surtout pas une dispute maintenant. Cela ne faisait pas 24 heures qu’ils s’étaient retrouvés ; ils n’allaient pas se séparer déjà. Quoi faire ? Quoi lui dire ? Par quel bout commencer ?

Les minutes s’égrenèrent. Le silence se faisait lourd, très lourd. Avec précaution il s’approcha encore une fois d’elle, espérant ne pas se faire rejeter. Il se savait en faute, il allait gérer cela avec diplomatie. Jouer les durs ne marchait pas avec Saradjie, elle est bien meilleure à ce jeu. Il avait besoin d’elle, c’était sa compagne, sa partenaire, son homologue féminin, son trésor. Il fallait arranger cela rapidement pensa-t-il. Mais pouvait-il lui dire la vérité ? Oui, Carlie l’intéressait, elle l’attirait comme le sucre attire les fourmis. Comment sa petite amie allait-elle le prendre ? Ce n’est jamais bien de dire toute la vérité, et surtout pas à une femme. Elles ne comprennent que ce qu’elles veulent comprendre. Un seul mot de travers et vous êtes bon pour la crucifixion.
Tu veux vraiment savoir ?
Oui.
J’ai voulu garder contact avec elle, parce qu’elle m’intrigue, elle a quelque chose de différent chez elle qui m’intéresse, déclara-t-il avec un calme olympien.
Une autre femme que moi t’intéresse ? demanda-t-elle estomaquée. 
Non, ce n’est pas ce que tu penses. Je ne vais pas te mentir, je ne sais pas encore ce que c’est, je ne sais pas encore ce qu’elle est pour moi. Mais je suis sûr d’une chose mon amour, c’est que jamais je ne pourrais ressentir ce que toi tu me fais sentir, ce que je suis à tes côtés, ce que toi tu me fais vivre. Comprends-tu cela mon amour ?
Justin, je t’aime, et je…je…je ne veux pas te perdre. répondit-elle les larmes aux yeux.
Petite sotte, ne sais-tu pas déjà que je suis à toi ?
Elle courut vers lui, et alla se loger dans ses bras. Elle se laissa pleurer sur l’épaule de son amoureux. Gentiment il la serra plus fort, l’attira plus contre lui et embrassa ses yeux mouillés de larmes, caressa sa joue, ses lèvres et prit sa bouche tendrement. Le baiser fut long et passionné, ceci éveilla le désir en elle. Saradjie rigola, mordilla l’oreille de son compagnon, lécha son cou. Elle se fit entreprenante, glissa sa main sous le T-shirt de Justin. Elle se mit à taquiner un téton qui ne tarda pas à devenir dur, le roula sous ses doigts, effleura les bords. Elle se redressa, enleva le T-shirt du jeune homme qui la gênait, suça un téton tout en jouant avec l’autre. Elle laissa tomber sa main sur la ceinture du jeans, enleva la boucle, redressa la tête, regarda Justin droit dans les yeux, et prit la bouche de son amoureux avidement. Elle l’embrassa et faufila sa main sous le jeans, dans le short du jeune homme et attrapa son sexe gonflé. Justin laissa échapper un râle de plaisir. Elle adorait sentir le sexe de son compagnon si chaud, si vivant, si fort dans sa main. C’était une promesse de pur plaisir et de délice qui l’attendait.
Il chercha la route vers les seins de sa compagne d’une main, et attrapa un pan de ses fesses rebondies de l’autre. Mais elle ne laissa pas faire, elle voulait lui faire plaisir, elle s’écarta de ses bras, et se mit à genoux. Elle descendit le bleu jeans de Justin, introduit encore une fois sa main et sortit la verge de son homme. Elle la contempla dans toute sa splendeur grâce à la lumière de la lune. Un beau pénis, puissant, un petit peu courbé vers la gauche, la tête ronde, un beau chapeau, avec des veines qui pompaient le sang chaud du Justin, ces veines ornaient gracieusement le corps du précieux organe. Elle se prit à le caresser de sa main, la laissant courir de bas en haut, mesurant son épaisseur, son poids, sa circonférence, sa longueur, comme si c’était la première fois qu’elle le voyait. Gracieusement elle pencha le cou, léchât timidement le bout, habituant ses papilles gustatives à sa saveur particulière. Puis elle devint plus hardie, elle suça le bout, sourit en regardant son homme qui avait cette lueur de fête dans le regard. Elle suça encore le bout, lécha le corps du sexe, mordilla avec précaution la base, caressant le pénis avec un mouvement de va-et-vient plus rapide, puis le suça. Elle accueillit délicatement le sexe entier dans sa bouche, puis le suça dans un geste de va-et-vient cadencé. Répétant le même mouvement, encore et encore, accélérant progressivement en sentant le désir de son compagnon qui grossissait. Justin émit un râle fort, et comprit dans un éclair qu’il lui fallait reprendre le contrôle s’il voulait faire durer le plaisir.
Il souleva Saradjie, la mit à sa hauteur et prit la situation en main. Il l’embrassa, enleva le haut qu’elle portait et se mit à sucer ses seins avec une de ces faims. Celle-ci gémit de plaisir et de douleur. Elle ne pouvait plus se tenir debout, ses jambes chancelaient, il la soutint fermement, elle s’agrippa à son cou, enfonça ses ongles dans la peau de son dos. Celui-ci reconnut ces signaux, il comprit qu’elle était excitée, qu’elle le voulait en elle. Alors il détacha le bout de pantalon de la jeune fille, la souleva, la déposa sur le canapé. Caressa son cou, enleva son sous-vêtement, glissa ses doigts dans l’intimité de sa compagne. Il savoura la sensation de chaleur et d’humidité qui dégageait du vagin. Et il s’introduit en elle, c’était comme revenir à la maison, retrouver les objets familiers, refaire connaissance avec son lit, son oreiller, tout ce qui nous est cher.
5 heures 15 du matin, les premières lueurs du soleil effleurèrent le couple endormi, ils étaient dans la splendeur de leur nudité, Justin couché sur le dos, et Saradjie couchée sur son ventre, avec la tête de sa compagne qui reposait amoureusement sur son épaule.

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