Partie 29

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Elle ne savait pas ce qu’elle espérait en entrant dans la chambre de Justin, mais elle ne s’attendait pas à la voir si propre, si rangé. Se pourrait-il qu’il soit un maniaque du rangement ? Elle pensa à un moment à sa chambre qui ressemblait à un lieu où un cyclone avait fait ravage pendant une semaine tout au moins. Un point pour Justin, zéro pour Carlie. Elle se promit de ne faire aucun commentaire sur la déco de sa maison pour n’être pas obligé de parler de la sienne. Néanmoins, elle appréciait l’endroit, tout était propre et à sa place. Elle aimait bien voir les endroits propres, et soignés, mais il y avait une sorte d’esprit malin chez elle qui l’empêchait de garder sa chambre en ordre même pour une journée.

La pièce était bien éclairée, des disques étaient pendus à des fils au plafond. Des tableaux d’artiste haïtiens, et un poster de Bob Marley étaient accrochés aux murs. Des livres étaient rangés dans une petite bibliothèque, une petite table lui servait sans doute de table de travail et de table à manger. Un long sofa, vieux, mais semblait très confortable, dessus il y avait son ordinateur portable. Une radio diffusait une douce musique, son petit poste de télévision était éteint. Dans sa chambre, il y avait un tapis qui recouvrait toute la pièce, un matelas à même le sol, lui servait de lit. C’était un grand matelas de deux places. Dans un coin de la pièce il y avait un petit réfrigérateur, dessus il y avait rangé des assiettes et des gobelets. Près du réfrigérateur, il y avait un petit réchaud électrique, qui semblait être utilisé depuis des lustres. Devant son placard il y avait un grand miroir, qui était fendu horizontalement, qu’il a dû coller avec du ruban adhésif. Près de son lit, il y avait une petite table basse, sur lequel une petite bougie brillait et diffusait son odeur. Il y avait toute sa gamme de toilette, brosse à cheveux, gel, parfum, crème pour la peau, déodorant, pâte dentifrice, brosse à dent. Ce n’est que sur cette petite table qu’elle remarqua le désordre qui lui est si familier.

C’est dans la lumière du salon-bureau de Justin que Carlie remarqua dans quel piteux état elle se trouvait. Ses habits étaient maculés de boue, les ballerines roses qu’elle avait aux pieds étaient totalement fichues, irrécupérables. Elle hésita un moment à s’asseoir, de peur de salir le sofa. Doucement Justin lui enleva son éternel petit sac qui pendait en bandoulière et lui demanda si elle désirait se laver tout de suite. Il paraissait nerveux, cela fit plaisir à la fille de le voir si peu maître de lui-même en sa présence. Ceci l’a mis également en confiance.

– Bienvenue chez moi Carlie ! déclara-t-il théâtralement.

– Merci ! C’est très beau chez toi. complimenta-t-elle légèrement.

– Oui, il n’y a pas longtemps que j’ai pris du temps pour tout ranger. Mais le bazar s‘installera très rapidement. Tu veux boire quelque chose ?

– Non, je ne pense pas. répondit-elle en regardant ses habits.

– Oui ! Tu dois te laver ! Que suis-je bête !

                                               ………………….

Il l’a conduisit dans la salle de bain, qui était au fond du couloir, lui apporta une serviette propre et du savon. Il partageait la salle de bain avec deux autres familles qui habitaient au même étage que lui. Il y avait deux bols de toilettes et deux salles douches, ce n’était pas si mal. D’habitude les propriétaires des maisons se contentent de mettre une douche et une toilette sans tenir compte du nombre d’occupant de l’appartement. Les installations de bases suffisent. Il voulait rester près d’elle, idée de la tenir compagnie, au cas où elle ne se sentirait pas à l’aise. Mais elle refusa, la douche pouvait se fermer à clé. Tout allait bien, le jeune homme paraissait un petit peu dépité, en partant. Carlie ria doucement de l’attitude concernée de Justin. L’eau était fraîche sur sa peau, elle se sentie revivre pendant un moment. Elle se demanda quelle heure il pouvait bien être ? Comment cela se fait que personne de chez elle ne l’ait pas encore appelé ? Ils ne savent rien. Faudrait bien qu’elle explique à sa mère qu’elle a l’intention de dormir ailleurs ce soir. C’est un cas de force majeur. Elle comprendra bien sûr, mais comment lui dire qu’elle va dormir chez un homme qui vit seul, pire, qu’elle va dormir chez Justin, un Viard ?

Kaléidoscopie d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant