Le cœur battant et l’esprit en feu, le jeune homme courut imprimer son devoir en bas de la colline de l’impasse Eliazar. Il remonta rapidement la pente, et, tout essoufflé, arriva dans la salle de cours, où il y faisait déjà noir. Les étudiants tout comme le professeur dans leur for intérieur priait pour que l’électricité ne revienne plus. De manière à en finir rapidement avec cette corvée qui est les cours de 16 heures qui doivent finir à 19 heures. Il n’y avait pas de tableau, dans la salle. Un professeur qui est habitué à dispenser son cours avec de grands schémas, gribouillis ou dessins incompréhensibles sur un tableau se trouvait alors vraiment handicapé. Chacun à sa manie. Son habitude à ce professeur pour l’aider à se concentrer et à trouver ses mots, était de faire des gribouillis sur le tableau. Ceux-là étaient incompréhensibles, parce qu’il dessinait à mesure qu’il réfléchissait pour parler. De ce fait, il n’était pas nécessaire de fixer le tableau pour prendre le peu de note que l’étudiant studieux pensera qu’il serait utile de prendre.
Donc, le professeur handicapé comme il est, se pose droit et digne devant ses étudiants qui sont assis dans un salle sombre, avec la chaleur humaine concentré à un degré fort considérable, qu’on pourrait penser que le soleil s’est logé sous les T-shirts, chemises, corsages, jupes et pantalons des personnes présentes. C’est presqu’impossible pour lui en tant que professeur, s’il lui restait une conscience professionnelle, de s’inquiéter de l’étudiant qui vient d’arriver qui s’est mis immédiatement à faire un autre cours dans son cours à lui. Cet étudiant avait à la main le travail de mémoire de Johanna Esther Délouis qu’il venait de voler à la bibliothèque. D’une main fébrile, il le présentait à ses acolytes en demandant :
Qui est allé retirer le mémoire de Johanna de sa cachette ?
De quoi est-ce que tu parles ? Pourquoi il n’est pas à sa place ? questionna l’un d’entre eux pour toute réponse à sa question.
Pourquoi tu l’as enlevé de la bibliothèque ? On pourrait avoir des problèmes à cause de ça ! s’inquiéta un autre.
On pourrait avoir de plus sérieux problèmes si le mémoire reste dans la bibliothèque, expliqua l’étudiant tellement inquiet qu’il devient fiévreux. On doit le détruire, n’est-ce pas Johnny ? Si quelqu’un sache qui elle est, et ce qui s’est passé.
Un pesant silence s’imposa lorsque l’étudiant prononça ces dernières paroles. Johnny ne répondit pas tout de suite. D’abord regarda son compagnon avec mépris et colère. Ensuite il lui arracha presque de ses mains le précieux document, tout en lui disant d’une voix sourde :
- Les mémoires des étudiants sont imprimés en plusieurs exemplaires. Un pour l’administration, deux pour la bibliothèque. Et l’étudiant peut bien en imprimer une pour son compte. Maintenant, tu vas me dire comment vas-tu faire pour détruire tous ces documents ? Et le travail de mémoire de cette fille, n’est pas la seule trace de son existence dans la Faculté. Vas-tu également tous les détruire Jeff ?
Le silence se perpétua entre eux, ils étaient quatre et aucun d’eux n’osa placer un mot en faveur ou même en défaveur de Jeff. Vu leur silence, Jhonny prit son sac et mit le document dedans. Puis se redressa lentement sur son siège en reprenant sur le même ton dangereux :
- L’important maintenant les mecs, c’est de zipper vos gueules. Le mot d’ordre est que cette fille n’a jamais existé pour nous. On ne l’a jamais connu. C’est aussi simple que cela. Point.
- D’autre en plus que Johanna sait bien à quoi s’en tenir avec nous. Qu’elle ne fasse plus partie de la FASCH ne veut pas dire qu’elle est hors de notre contrôle. Elle n’a aucun intérêt à nous nuire, d’accord Jeff ? renchérit un autre qui est resté très calme.
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Kaléidoscopie d'une vie
Short StoryJustin et Carlie grâce à la complicité du hasard se sont croisés dans un bus qui quittait Carrefour pour le Centre ville de Port-au-Prince. Depuis lors, les fils de leurs vie se sont entremêlés ; formant ainsi un noeud d'affection, de complicité et...