Cette envie de vomir l'a pris encore une fois au cours de cette journée, mais cette fois-ci elle se réalisa, elle vomit tous ses tripes dans la salle de bain de chez elle. Carlie était seule à la maison, elle désira si fort disparaître, de ne plus exister. Son existence pesait lourd sur ses épaules, elle ne supportait plus sa vie. La douleur que lui infligeait ces deux humiliations était trop dure à supporter, elle aurait souhaité fermer les yeux et que tout s'efface, que tout ceci ne fut qu'un très long cauchemar. En une journée elle venait de perdre la face devant Mirabelle et devant un homme qu'elle aimait. Oui elle aimait Justin, elle qui se croyait ne pas être en mesure de s'attacher à quiconque, de ressentir quoi que ce soit, mais elle était amoureuse. La vie ne rend jamais les choses facile, la vie prend un malin plaisir à tout compliquer, la vie donne tout et vous enlève l'instant d'après, la vie adore bien les drames, les pleurs, et les cœurs brisés. Certains diront que si l'on ne souffre pas un peu, on ne pourrait pas avoir la capacité d'apprécier lorsque le bonheur est là. Mais comment savoir qu'il est là le bonheur ? Comme le dirait Christophe Maé : « [...] C'est une bougie, le bonheur. Ne ris pas trop fort d'ailleurs, tu risques de l'éteindre. On le veut le bonheur, on le veut le bonheur, ouais ! Tout le monde veut l'atteindre. Mais il ne fait pas de bruit, le bonheur, non, il ne fait pas de bruit. Non, il n'en fait pas. C'est con le bonheur, ouais, car c'est souvent après qu'on sait qu'il était là. [...] ».
La mère de Carlie n'était pas là ce soir, elle était allée assister au remariage d'un de ses frères en province. La jeune fille n'avait pas trop de rapport avec la famille de sa mère à Jacmel, elle ne connaissait que celle du côté de son père. En plus qu'elle avait un examen aujourd'hui, mais elle avait insisté pour y aller. C'était l'occasion pour elle d'enfin connaitre ses gens et également les plages de Jacmel. Mais sa mère s'y est fermement opposée, disant qu'elle n'avait aucune envie de traîner une enfant derrière elle. Carlie trouvait la réaction de sa mère démesurée, mais elle s'est réconfortée à l'idée qu'elle aura la maison pour elle toute seule, parce que Charles-Henry n'était pas du genre à rester chez lui. De plus qu'ils sont en froid depuis la fois où elle avait dormi chez un inconnu, elle s'attendait à ce qu'il l'évite durant les trois jours de séjour de leur mère en province. Mais elle n'était qu'au premier jour et elle ressentait déjà l'absence de sa mère.
Son ventre lui faisait mal, ses tripes se tordaient, elle avait encore envie de vomir, mais rien ne sortait de sa gorge. Elle avait à peine commencé à manger que son ventre la fouettait de douleur. Elle avait été imprudente aujourd'hui, elle n'avait presque rien mangé de la journée et avec un corps qu'elle nourrissait d'habitude à des heures fixes, sauter son repas de midi comme elle l'a fait aujourd'hui, n'était pas une bonne chose. Et ce soir-là, elle était en train de le payer cher. Elle retourna dans les toilettes et essaya de se soulager, mais rien ne sorti, pas même un petit pet. Mais elle ressentait encore ses tripes qui se tordaient, l'on pourrait penser que quelque chose de pointue se baladait dans ses tripes, allait et revenait sur ses pas. Mais c'était de l'air qui avait rempli ses tripes vides, de l'eau puante et acide produite par son estomac vide qui se pavanaient. Carlie suait de grosse goutte, elle abandonna l'idée d'aller à la selle. Elle retourna dans la cuisine, et bu un peu d'eau. Pendant quelque secondes, ses tripes lui donna un peu de répit, et elle se crut sauvée. Grave erreur disent ses tripes, car une minute n'était pas encore écoulée, que la torture recommença de plus belle et avec force. Cette fois-ci, Carlie roula presque par terre, et vomit l'eau qu'elle avait bu. La chose compressait son cœur, l'empêchait de bien respirer, bouillait dans son abdomen, et remontait vers son estomac, arriva presque dans sa bouche. C'était une eau acide et qui avait mauvais gout. Elle essaya de la vomir, mais l'eau redescendit vers son estomac, descendit encore plus bas vers ses tripes et semblaient vouloir les fendre en deux.
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Kaléidoscopie d'une vie
Short StoryJustin et Carlie grâce à la complicité du hasard se sont croisés dans un bus qui quittait Carrefour pour le Centre ville de Port-au-Prince. Depuis lors, les fils de leurs vie se sont entremêlés ; formant ainsi un noeud d'affection, de complicité et...