Partie 32

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Lundi matin, Carlie se rendit le cœur léger en cours à la faculté, elle se sentait si bien. Il y a tellement longtemps, qu'elle n'avait pas ressenti cette sensation de n'être plus seule sur terre. Arrivée à l'établissement, il n'y avait pas beaucoup d'activité. On parlait d'un groupe d'étudiants qui revendiquait de meilleures conditions d'études et avaient perturbé le déroulement des cours qui se faisaient à 7 heures du matin pour 10 heures. Elle n'aurait pas cours tôt dans la journée, et n'avait qu'un examen à passer en fin de journée, vers les quatre heures. Il était déjà midi, et la jeune fille n'avait pas encore révisé ses notes. Son week-end était un peu mouvementé, car dimanche, elle a tenu à revoir Justin. C'est dur de le laisser s'en aller à présent, elle voudrait qu'il soit tout le temps à ses côtés. Car elle se sent réellement vivre lorsqu'il est là. Les couleurs sont plus belles, les odeurs plus fortes, son cœur bat frénétiquement, elle a l'impression de n'être pleinement elle-même que lorsqu'il est près d'elle.

C'est assez troublant de voir une autre personne détenir autant de pouvoir sur sa personne, sur son humeur, sur la décision de passer une bonne ou une mauvaise journée aujourd'hui. Etait-ce cela l'amour ? Cela ressemble plutôt à une personne qui est accroc à une drogue douce. Lentement, elle s'intoxique, habitue son système, au point que si elle n'a pas sa dose régulière de Justin, elle sera en manque, et souffrira. C'est une situation de dépendance partagée et très avancée.

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Discrètement Carlie cherchait une place pour s'asseoir, isolée des autres étudiants. Elle se rendit alors avec son sac et un bon roman qu'elle trainait avec elle pour pouvoir lire. Elle l'avait emprunté chez Justin, il le lui avait recommandé. Dans un coin du sous-sol du bâtiment d'administration de la faculté, la jeune fille allait se blottir. Ici, il y avait le bureau du responsable de département de l'année préparatoire, le bureau d'une association d'étudiants en communication sociale, le bureau du responsable des stages, et bien d'autre pièces dont personne ne savait l'utilité, mais qui étaient remplies de matériels inconnus recouverts d'une épaisse couche de poussière. Il y faisait sombre, mais une fenêtre donnait sur l'extérieur et le sol dehors paraissait nettement plus élevé que la fenêtre. D'où l'on pouvait difficilement voir s'il y avait une personne derrière. Alors, Carlie se cala dans un vieux fauteuil de bureau, déposa son sac, entama un sandwich qu'elle avait acheté et ouvrit le roman pour le feuilleter un peu, mais se promit fermement de le fermer pour aller réviser ses notes.

Après avoir lu deux chapitres et s'être rendu compte qu'il était presque 15 heures, elle avait moins de deux heures pour réviser ses notes. Elle ferma son bouquin et se mit à ses notes. Elle passa les heures restantes à se concentrer sur l'examen, révisa surtout ce qui lui avait échappé en classe et abandonnait tout ce qu'elle pensait était déjà claire pour elle. Une demi-heure de cela, il y avait un groupe d'étudiants qui était assis dehors, d'où elle était, elle ne pouvait pas voir qui parlait, mais la voix lui paraissait familière, alors elle s'approcha prudemment, parce qu'elle savait que si elle pouvait les voir, eux aussi pourront en faire de même. Elle abandonna son cahier et alla espionner les étudiants qui discutaient et découvrit avec stupéfaction que c'était le mec de Mirabelle, Johnny Montpellier. La jeune allait faire demi-tour pour retourner à ses notes, mais s'arrêta brusquement lorsqu'elle leur entendit dire :

– Le coup avec Mirabelle, c'était un coup de maitre. dit l'un deux.

– Oui, cette fille paraissait inatteignable, tous les gars reculaient devant elle, on la disait si maline. ajouta un autre.

– Oui, je l'admets. Mirabelle est bien intelligente, cependant ce n'est pas suffisant. répliqua la voix de Johnny.

– Je ne suis pas d'accord avec toi Johnny, tu as également détruit la bonne relation qu'elle avait avec l'autre fille-là qui est sa meilleure amie. Tu ne dis pas l'aimer ? demanda la première voix, qui confirma en citant le prénom de Johnny, que c'était bien lui.

Kaléidoscopie d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant