Justin et ses amis avaient une réunion chez lui, ils discutaient des préparations pour l'activité qu'ils planifient de faire à l'hôtel Karibe. C'était une sorte de grande galerie d'exposition de plus de 50 ans de la musique populaire haïtienne. Ils pensent commencer en 1960 avec l'avènement du folklore haïtien, avec des grands noms comme Justin Elie, Michel Mauléart, Occide Jeanty. Aussi les musiques de Zèklè, de Cadence Rampas, de Musique Yéyé, de Troubadour, du rythme Grenn siwèl, du rymthe Shmapa, de la musique racine, du rythme manding, du rythme ibo, etc... Des musiques anciennes, oublié au fil du temps. De démontrer que dans le temps les gens n'écoutaient pas uniquement Nemours Jean-Baptiste et Coupe Cloué. Egalement de démontrer que la musique haïtienne ne peut se limiter au compas des discos-restaurant et festival à Miami, ou au Rap ou bien le Rabòday.
Il y aurait des disques, cassettes, des vidéos cassettes et CD qu'ils ont pu emprunté ou récupéré à des radios et chaines de télévision de la capitale et de centaines d'amoureux des anciennes musiques haïtiennes. Cette activité est dans le but de faire promotion pour la Maison de distribution de musique et de films. Ils pensent débuter avec la musique, ensuite, après une année, ils commenceront avec le film. C'est vrai qu'ils ont trouvé un espace gratuit Jacmel pour ouvrir leur entreprise, mais ils ont aussi loué un espace à Pétion-ville pour avoir une annexe à Port-au-Prince, et une à Jacmel. Ce qui serait un bon point pour leur entreprise d'avoir deux points d'attache, car ils aspirent à avoir une couverture nationale et pourquoi pas aussi Caribéenne. Kensley et sa femme, les deux jeunes mariés auront la responsabilité de l'annexe de Jacmel, Ramy aura toujours la responsabilité de faire des contacts pour eux à l'étranger, même s'ils ont raté l'accord avec Paramount pictures, car ils estiment que Ewa Maison de Distribution n'est pas encore prêt pour la distribution de film dans un pays en Haïti où quel que soit la chose que l'on entreprend, on a l'impression d'être un pionner. Un pays vierge mais tellement difficile, car tous ceux qui ne verront pas leur gain dans votre affaire vont vous mettre les bâtons dans les roues. De plus ce sont des jeunes, avec les rêves pleins la tête, l'échec semble être assuré pour eux. Malgré tout, Justin et ses amis continuer de se battre, de rêver et de travailler pour réaliser leur projet.
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La rupture de Saradjie et Justin avait donné un grand coup au projet, car les deux ex-amoureux n'étaient pas en condition de travailler ce qui avait ralenti considérablement les efforts du groupe, et cela a rendu leur travail en équipe difficile pour ne pas dire presqu'impossible. Justin refusait catégoriquement, quel que soit la raison d'avoir contact avec Saradjie. Mais il a dû reconsidérer la situation, lorsqu'il s'est rendu compte que son attitude portait préjudice aux activités du groupe, aussi lorsqu'il a compris que Saradjie vivait cette rupture plus durement que lui. Etait-ce parce qu'il avait encore des sentiments pour elle ? Il ne le savait pas quoi penser. Ce qui était sur c'est que cette fille était sa meilleure amie durant longtemps, avant de devenir sa petite amie, et l'effacer ainsi de ses pensées et de sa vie ne sera pas une chose simple, pour ne pas dire impossible.
En vérité Saradjie n'était pas prête à abandonner sa relation avec Justin et embrasser sa nouvelle relation avec Jenna. Oui, elle aimait Jenna, et savait qu'elle serait heureuse avec elle au Canada. Cependant, elle lui faudrait tout abandonner derrière elle, sa famille, ses amis, ses connaissances. Saradjie savait comment les haïtiens sont sans pitiés quant à détruire la réputation de quelqu'un. La nouvelle de la rupture d'elle et de Justin fut très mal reçue par sa mère, car celle-ci pensait déjà à les marier. Alors, elle devait dire toute la vérité. Et ce fut le jour le plus douloureux de sa vie. De voir le regard de dégout de sa mère et son père. De les entendre lui demander, comment elle a pu se laisser influencer ? Comme si être lesbienne pouvait se transmettre d'une personne à une autre. Comme si c'était un vice en elle qui la rongeait et qu'ils devraient l'aider à l'éradiquer. Sa mère a vue cela comme une mauvaise expérience, qu'elle devra oublier et essayer à tout prix de revenir avec Justin. Son père lui, la regardé comme une putain qui s'adonnait ouvertement aux plaisirs de la chaire, et ses mots étaient marqué au fer chaud dans la mémoire de Saradjie : « Voilà ce qui arrive lorsqu'une femme croit qu'elle a le droit sur son corps. Elle se met à chercher son plaisir égoïste, et oublie son rôle divin qui est de procréer. »
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Kaléidoscopie d'une vie
Short StoryJustin et Carlie grâce à la complicité du hasard se sont croisés dans un bus qui quittait Carrefour pour le Centre ville de Port-au-Prince. Depuis lors, les fils de leurs vie se sont entremêlés ; formant ainsi un noeud d'affection, de complicité et...