048 : J'accuse

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June soupira bruyamment en leur resservant un verre d'hydromel, à elle et à Bellatrix. Cette nuit avait été tout sauf reposante. Il avait fallut s'occuper comme on le pouvait des blessés, rétablir les sortilèges de sécurité, organiser des tours de garde, et bien sur rassembler les cadavres. Cette dernière étape avait été des plus éprouvantes pour la mafieuse, car on avait du lui en donner le nombre. Soixante-dix-sept de ses hommes avaient périt dans cette attaque. Et il y avait un traître qui rodait dans ses rangs. Pour une obscure raison, Voldemort était persuadé que ce traître était un mangemort, et il n'avait voulut donner aucune explication quant à ce raisonnement. Pour sa part, la française mènerait l'enquête de son côté, incapable de laisser au Seigneur des Ténèbres la tâche de s'occuper d'une affaire qui la concernait elle.

En face d'elle, Bellatrix était terriblement préoccupée. Ce que lui avait dit son maître après qu'elle eut finit son rapport lui avait donné matière à penser.

"Il est possible que ce traître soit en fait parfaitement fidèle à notre cause. Il ou elle aurait très bien put vouloir attirer Cronos dans un piège. Et, mal préparé, il aurait vu avec horreur son brillant plan transformé en fiasco."

Elle avait, tout naturellement, répété ces paroles à June, et les deux jeunes filles avaient passé plusieurs heures à essayer d'en trouver le sens exact, et qui aurait put avoir cette idée stupide. Bella regardait sa meilleure amie d'habitude si calme et tranquille s'arracher les cheveux face à cette situation. Et dire qu'il y a quelques heures en arrière, elle pestait parce que sa soirée avait été ruinée. June, elle, s'inquiétait de la sécurité de son gang. La brune secoua la tête pour se réveiller et ses yeux se posèrent sur l'arme posée sur le bureau de chêne de la française.

Le colt enchanté de Cronos. Il l'avait laissé tomber alors qu'il fuyait, éborgné par le couteau de la mangemort. June l'avait machinalement ramassé. Elle avait beau être assez forte en magie, elle n'avait jamais su lancer les sortilèges impardonnables, et cette arme à feu pourrait abattre ses ennemis à défaut d'un bon vieil Avada Kedavra à l'ancienne. La française, qui semblait avoir remarqué le regard vaguement dégoûté que sa meilleure amie lançait au colt, rangea l'arme dans sa veste avec un sourire las. Puis elle intima à la brune d'aller dormir, pour être en forme pour la réunion de demain.

- Et toi ? demanda Bella.

- Moi ? Je suis parfaitement capable de me passer d'une nouvelle nuit de sommeil. Et puis je n'ai personne à séduire, je peux me permettre d'avoir des cernes, plaisanta la mafieuse.

Bellatrix sourit faiblement et referma la porte derrière elle. June avait raison, quelques heures de sommeil s'imposaient.

Le lendemain matin, Voldemort convoqua ses hommes pour une assemblée bien particulière. Quand les premières personnes arrivèrent, la première chose qu'ils virent fut Lacerta Lestrange. Elle était agenouillée devant la porte de la salle de réunion, les yeux rouges et le sel de ses larmes avait laissé des traces blanches sur ses joues. Elle n'avait pas l'air d'avoir subis la colère potentielle de son maître, mais fort heureusement pour elle, ses cheveux longs et emmêlés masquaient les marques de coups sur son visage.

Le mage noir, lui, attendait patiemment dans la salle, les mains jointes devant lui, l'air faussement calme et posé. Ses yeux rougeoyants transperçaient chaque personne qui passait devant lui pour aller s'asseoir silencieusement à sa place. A chaque fois qu'il voyait un mangemort entrer, il était prit d'une terrible envie de meurtre, et ce sans la moindre raison. Il était simplement en colère, une rage bouillonnante qu'il camouflait derrière sa froideur habituelle.

Bellatrix arriva, comme d'habitude, parmi les premiers. Comme toujours, elle s'inclina respectueusement devant son maître, puis s'installa sur la chaise qui lui était attribuée, entre les deux chaises pour l'instant vides de Lucius et Rodolphus. Elle resta ainsi, droite et parfaitement immobile, attendant qu'il se passe quelque chose. La tension était palpable. La plupart des mangemorts n'osaient bouger que leurs yeux, et le silence de mort n'était rompu que par les respirations et le bruit du vent à l'extérieur.

Serpents Sans Scrupules (Tome 1) - Le Mage NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant