Chapitre 20 (réécrit)

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Ça y est ça recommence, on va encore me faire la morale et je vais encore devoir expliquer pourquoi je n'ai pas réussi à me passer de cette poudre blanche alors que je faisais croire à tout le monde que c'était le cas. La vérité c'est j'avais caché un autre sachet au cas où je perdais celui que Camille a jeté à la poubelle. Évidemment je ne lui ai pas dit qu'il m'en restait encore un, autrement il aurait subi le même sort que les autres. Cependant, j'ai tout de même suivi la moitié des conseils de mes amis, j'ai arrêté d'en prendre autant que j'en prenais avant. Je respectais les doses que Maxime et Coline m'ont préconisé et même avec ça, le retour à la réalité a été compliqué et dans le fond je doute qu'elles me fassent encore de l'effet. Mais j'étais addict, je ne pouvais pas m'empêcher d'en prendre malgré le fait que ça ne serve plus à rien.

- Vous savez très bien ce que c'est, soufflais-je, pourquoi vous me le demandez ?

- Tu sais ce que c'est ou pas ? répète-t-il.

- Oui ! m'écriais-je.

- Très bien, alors dis-moi.

Je ne vois absolument pas où il veut en venir en jouant à ce petit jeu.

- De la poudre qui me fait me sentir mieux.

- Et plus précisément ?

- De la drogue.

- Voilà, s'exclame-t-il exaspéré, et qu'est-ce que tu sais de la drogue ?

- Que c'est dangereux ? tentais-je.

- Alors qu'est-ce que tu fais avec cette putain de drogue sur toi ?

- Je vous l'ai dit avant, grâce à elle je me sens mieux mais vous vous prenez pour qui au juste ?

- Pour-

- Et ne me répondez par mon professeur, vous savez aussi bien que moi qu'en ce moment c'est tout sauf ce que vous voulez être.

- Tu as raison mais ne retourne pas la situation. Tu peux m'expliquer comment cette idée stupide t'es venue en tête ?

Je m'affale dans le canapé, saoulée de devoir encore tout raconter. Après réflexion, rien ne m'y oblige mais je sais que si je joue au roi du silence, il va s'en aller et je ne veux pas qu'il parte.

- Une connaissance m'en a proposé après la mort de mon frère, au début j'en prenais énormément, bien plus que la dose conseillée mais je m'en foutais parce que j'allais merveilleusement bien malgré tout. Mais quelques jours avant le bal, une amie à moi s'en ait rendue compte tout comme vous et depuis qu'elle m'a engueulé comme vous le faites, je ne prends que deux ou trois doses par jour, le temps de finir le sachet.

- Donc j'avais raison, tu es bien une toxico, balance-t-il.

- Allez-vous faire foutre, crachais-je.

Non mais je rêve, pour qui il se prend pour me traiter de toxicomane ? Bien que sa présence me soit essentielle, je me dirige vers les escaliers dans le but de m'enfermer dans ma chambre mais il me rattrape avant même que je monte une seule marche.

- Tu vois ce que ça fait de se faire appeler comme ça ? Pourtant c'est ce que tu étais le temps de quelques semaines.

- Puisque je vous dis que j'ai réduis les doses.

- Ça ne change rien, tu en prends toujours.

- Vous pensez que c'est si simple d'arrêter ? J'ai commencé par en prendre beaucoup puis maintenant j'en prends légèrement et un jour je n'en prendrais plus.

- Eh bien ce jour est arrivé, fait-il en se dirigeant vers la cuisine.

Anticipant ses gestes, je lui cours derrière mais rien n'y fait il est beaucoup plus rapide que moi, je n'ai pas pu l'empêcher de jeter la poudre dans l'évier. Elle est irrécupérable.

M. Korsanov Où les histoires vivent. Découvrez maintenant