Chapitre 43 (réécrit)

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Je tombe des nues, dans un premier temps je refuse d'y croire mais Clément paraît tellement sincère et désolé pour moi que je ne peux que le croire.

-Ce n'est pas possible, soufflais-je.

- C'est sérieux Anna.

- Comment tu es au courant ?

- Elle s'en est vanté quand on était tous au coin fumeur, d'ailleurs Charlotte doit se demander où je suis parti.

- Et tu as vraiment bien compris ?

- Oui, elle nous a montré des photos de chez lui et nous parle de détails que seule toi peut connaître.

Je me masse les tempes, épuisée qu'un autre problème vienne tout chambouler alors que tout allait si bien entre Alek et moi en ce moment.

- Et personne ne lui dit rien ?

- Comment ça ?

- L'année dernière quand tout le monde pensait que je m'étais tapé Couriot, ils étaient tous sur mon dos, mais là c'est limite si on ne lui voue pas un culte.

Il hausse les épaules et pose sa main sur mon épaule en signe de réconfort.

- Personne ne s'attendait à ce que tu fasses ce genre de chose, même si ce n'est pas la vérité alors qu'elle c'est juste un trophée en plus, tu vois ?

- Tu as sans doute raison, affirmais-je.

- Tu penses que si on demande à Léa des informations en plus, elle risque de se douter de quelque chose ?

- Si on tourne bien la chose, elle n'y verra que du feu, à mon avis.

Une idée me vient en tête, je hoche alors la tête et part donc en direction de la sortie du lycée. Quand je me retrouve en face de celle-ci, je mets mon plan en marche.

- Alors comme ça l'année dernière le fait de coucher avec son professeur était une honte mais là, cette année c'est une chose de laquelle on se vante c'est ça ?

Elle tourne enfin sa tête pour me regarder mais de façon hautaine, comme à son habitude à vrai dire.

- Oh mais Annabelle, me prend-elle de haut, tu es juste jalouse que j'ai pu avoir une relation avec un très beau professeur alors que toi tu as dû te taper un vieux porc seulement parce que tu étais en manque.

Alors là si elle savait pensais-je.

- Bizarrement j'ai du mal à te croire.

- Parce qu'en plus tu veux des détails ?

- Pourquoi pas ? Autant nous faire partager ton expérience si géniale, tentais-je de façon subtile pour qu'elle ne se doute de rien.

- Dans ce cas, je vais te raconter si tu veux tellement savoir ce que tu as loupé.

J'essaie de rester le plus calme possible mais l'entendre parler de moi de cette façon m'exaspère au plus haut point. Mais je sais que je dois la laisser dans son délire si je veux connaître tous les tenants et les aboutissants de cette histoire.

-Ça s'est passé mercredi dernier, pendant les quelques jours où il était absent. Je suis allée à une heure et demi de Paris pour rendre visite à ma grand-mère et je l'ai croisé un soir dans un bar alors qu'il était avec une grande femme rousse, au début je pensais que c'était sa femme mais quand il m'a proposé de partir du bar sans la prévenir, je me suis dit qu'elle n'était qu'une amie insignifiante pour lui.

Si ce qu'elle raconte est vrai, ce qui a l'air de l'être, la grande femme rousse était Rose, sa sœur, mais que faisait-il dans un bar en pleine nuit alors qu'il était censé s'occuper de sa mère qui était malade ?

M. Korsanov Où les histoires vivent. Découvrez maintenant