Chapitre 33 (réécrit)

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J'ouvre la bouche pour dire quelque chose mais rien ne sort, je reste donc là, à regarder Alek avec la plus grande des incompréhensions.

C'est finalement celui-ci qui brise ce silence, devenu horrible.

- Casse-toi, crache-t-il à l'attention de Romain.

Son colocataire nous observe l'un après l'autre avec un regard mauvais et un sourire narquois.

- Passez une bonne soirée, à bientôt Anna, m'envoie-t-il accompagné d'un clin d'œil ce qui a le don d'énerver encore plus Alek.

Le bruit qu'a fait la porte en claquant me sort peu à peu de mon état de choc.

- Alek dis-moi que c'est faux.

Il me tourne le dos et s'en va vers la cuisine en grognant tel un animal.

- Bien sûr que c'est faux.

- Non !

Il se tourne brusquement vers moi à l'entente de ma réponse et me lance un regard autant inquiet qu'interrogateur.

- Regarde-moi dans les yeux en me disant que tout ce qu'a dit Romain était faux, demandais-je avec froideur.

Il plonge son regard dans le mien et entrouvre la bouche pour parler mais aucun son ne sort. Je lui lance alors un regard dégouté et m'en vais vers le porte manteau pour prendre mes affaires et partir d'ici au plus vite.

- Annabelle attend s'il te plaît !

- Pourquoi ? Pourquoi je devrais rester ?

- Je vais tout t'expliquer, me supplie-t-il, fais moi confiance s'il te plait.

- La confiance ne marche pas dans ce cas Alek ! m'emportais-je, si Romain avait menti tu me l'aurais dit il n'y a même pas deux minutes ! Et en l'occurrence tu n'as rien fait, ce qui me montre bien qu'il avait raison et que c'est toi qui m'as menti depuis le début !

- Je ne t'ai pas menti merde ! s'écria-t-il.

- Vas-y dis-moi alors.

Il soupire puis s'adosse contre le mur tandis que je lui face, prête à partir quand je jugerais que ça ne sert à rien de rester.

- Depuis qu'on est petit avec Romain on a l'habitude de se défier dans n'importe quelle situation mais ces dernières années, ça a pris une toute autre tournure et on a mis de l'argent en jeu.

Je sens ma gorge se serrer, j'ai envie de vomir j'imagine déjà la suite et ça risque de ne pas être glorieux.

- L'an passé je lui ai fait faire quelque chose de plutôt risqué, qui aurait pu lui coûter son job alors son idée me concernant cette année c'était de séduire une élève et d'aller le plus loin possible avec elle. Plus j'allais loin avec elle, plus je gagnais de l'argent.

Je laisse échapper un hoquet de surprise et met ma main sur ma bouche pour tenter de le dissimuler le plus possible. Il s'arrête de parler en me voyant esquisser un mouvement de la main.

- Je n'ai pas fini Anna, s'il te plaît, je n'en ai pas pour longtemps.

- Tu es un vrai malade, vas te faire soigner, crachais-je avec le plus de froideur possible.

- Belle je-

- Dégage putain ! Je ne veux pas que tu me touches, laisse-moi partir !

- Anna je suis désolée.

- Arrête ton cirque Alek, tu n'étais pas désolée quand je n'étais pas au courant de ce qu'il se tramait derrière mon dos.

- Attends je peux tout arrange, laisse-

M. Korsanov Où les histoires vivent. Découvrez maintenant