- Je savais bien que son visage m'était familier, tu crois réellement que je n'allais pas me rappeler que ton voisin est ton ancien professeur ?
Suite à sa déclaration, je ne suis plus capable de faire quoi que ce soit.
- N'essaye pas de nier ma fille, ce n'est même pas la peine, dit-il alors que j'allais essayer de répliquer.
- Qu'est-ce que tu comptes faire ? soufflais-je en me pinçant le nez.
- Moi ? Strictement rien, toi ? Tu vas te marier à Eden le plus rapidement possible et ne plus avoir aucun contact avec ce personnage malsain.
Son ton étant sans appel, je n'essaie même pas de discuter la première partie de sa réponse.
- Eden est ami avec lui et son colocataire, j'aurais toujours des contacts avec lui.
- Parce que ton fiancé est ami avec ce pervers ? répète-t-il avec un ton ironique.
Je fais abstraction de l'adjectif qu'il a employé pour le décrire même si cela me contrarie. Aller à son encontre pourrait m'être préjudiciable et c'est la dernière chose dont j'ai besoin en ce moment.
- Oui ils sont devenus de bons amis.
- Eden sait-il qui il est pour toi ? m'interroge-t-il.
Je ne réponds pas dès le début, décidée à terminer cette discussion au plus vite. Je descends alors les escaliers de l'immeuble et prend la direction de la faculté.
- Anna j'attends une réponse, insiste-t-il.
Alors que j'allais raccrocher, ses paroles me retiennent.
- Réponds-moi ou je mets ma menace à exécution ! ordonne-t-il.
- Non, soufflais-je, non il ne sait rien, et il ne saura rien.
- Et pourquoi ça ? En général, lors d'un mariage, les mariés sont honnêtes l'un envers l'autre.
- Tu sais très bien ce qui risque d'arriver si Eden apprend tout ce qu'il s'est passé entre Alek et moi.
Quand je pense que je lui ai cloué le bec avec ma repartie, il reprend avant de me raccrocher au nez.
- Si à cause de toi et de tes bêtises, mon accord avec le père de ton fiancé est rompu, tu en assumeras les conséquences.
Je range mon téléphone en soupirant et je me rends compte que je suis arrivée à la faculté quand je vois Louise approcher à grand pas.
- Oh bah toi, tu n'as pas l'air dans ton assiette, ce week-end n'était pas bien ? se renseigne-t-elle.
- Si, c'est juste que je viens d'avoir un échange assez houleux avec mon père et ça ne s'est pas bien terminé.
- Comment ça ? fit-elle en fronçant ses sourcils comme si elle était autant concernée que moi.
- A vrai dire, nous ne voyons pas les choses de la même façon et cela le dérange fortement que je puisse le contredire.
Elle passe sa main dans mes cheveux de façon amicale et rassurante.
- Oh tu sais moi aussi j'ai souvent des échanges compliqués avec ma mère et dès que j'en parle avec mon père, tout va mieux, tu as déjà essayé de lui en parler ? Tu sais, à ta mère ?
Ne m'attendant pas à aller vers ce terrain-là, j'arrête de marcher quelques instants et plante mes yeux dans les siens.
- À vrai dire..ma..je n'ai jamais connu ma mère, avouais-je difficilement.
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M. Korsanov
RomanceSi je n'avais pas demandé à être dans la même classe que ma meilleure amie, peut être que tout cela ne ce serait pas passé et croyez-moi j'aurai préféré cela. "Ce que tu comprend pas c'est que ça a toujours été toi, toi et seulement toi, rentre toi...