Chapitre 42 (réécrit)

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Au moment où je pénètre dans la cuisine, je vois mon professeur de maths, installé entre les jambes d'une jeune femme, en train de l'embrasser à pleine bouche. Je reste de marbre, je n'imaginais pas qu'en rendant visite à mon cher professeur qui habite avec un de mes autres professeurs, j'allais assister à ce genre de scène.

Malheureusement pour moi, je n'ai pas su être assez discrète puisqu'en découvrant cette scène particulièrement troublante, je n'ai pas réussi à retenir un éclat de rire. En conséquence, les deux tourtereaux se séparent très rapidement et que monsieur Muller se retourne pour me faire face, et en voyant sa main passant dans ses cheveux, je suppose qu'il est aussi gêné que moi.

- Merde Annabelle, je suis désolé, je-

Il est interrompu quand mon autre professeur fait son entrée dans la pièce, et visiblement il ne s'attendait pas à me voir.

- Anna ? Qu'est-ce que tu fous là ? me demande-t-il avec la plus grande des classes tout en rigolant légèrement.

- Je...je devais-

Il dû voir mes joues maculées de larmes puisqu'il vient à ma rencontre avec une expression inquiète collée sur le visage.

- Tu vas bien ? fait-il en essuyant le reste de mes larmes avec sa manche.

Je hoche la tête en guise de réponse et renifle d'une façon pas vraiment glamour. Je remarque qu'il jette un rapide coup d'œil à son ami et, à sa copine qui été restés là pendant notre court échange.

- On va vous laisser, je ne rentrerais pas cette nuit, à plus Alek, à lundi Anna.

Il quitte l'appartement et, d'un coup d'un seul, je me retrouve dans les bras d'Alek.

- J'avais juste besoin de toi, soufflais-je.

Une fois que j'ai terminé ma phrase, je le sens me serrer encore plus qu'il ne le faisait déjà avant.

- Qu'est-ce qu'il a bien pu se passer ?

Je me détache de son emprise pour mieux lui faire face et m'installe sur la chaise du bar, il en fait de même et nous nous retrouvons l'un en face de l'autre.

- Mon père est un con.

- C'est à dire ?

Je soupire et lui déballe tout ce que je retiens depuis un bon moment.

- Il a agi comme à son habitude mais cette fois je ne me suis pas laissée faire ce qui l'a rendu fou. J'ai enfin osé lui dire ce que je pensais de lui et la seule chose qu'il a trouvé à dire c'est qu'on n'en serait pas là si ma mère n'avait pas enceinte de nous deux. En temps normal, je me fous complètement de ce qu'il me balance mais là, c'était de trop, je n'arrive plus à supporter tout ça, terminais-je en reniflant plus légèrement que la fois précédente.

- Oh mon ange, lance-t-il en me prenant dans ses bras.

Je me laisse aller et nous finissons par nous enlacer l'un et l'autre durant de longues minutes.

-Tu veux passer la nuit ici ?

J'acquiesce et il m'embrasse tendrement, j'en oublierais presque ce qu'il s'est passé quelques heures auparavant, la sensation de ses lèvres sur les miennes est beaucoup trop agréable.

- Aurais-tu faim ?

- J'ai une faim de loup alors j'espère qu'il y a quelque chose de bon à manger, exigeais-je en rigolant.

- Tu te feras toi-même à manger, ça te va ?

Je souffle en levant les yeux au ciel pour lui montrer qu'il m'exaspère.

M. Korsanov Où les histoires vivent. Découvrez maintenant