M. Korsanov

Partie 2 : Chapitre 3 (réécrit)

- Pourquoi ?

- Quoi pourquoi ? me demande-t-il comme s'il trouvait ça normal.

- Pourquoi tu as invité mon père sans même m'en parler ?

Au fond ce n'est pas ça le vrai problème, le vrai je vais devoir le régler d'ici peu de temps, sinon tout va très mal tourner, et ce n'est pas du tout ce dont j'ai besoin en ce moment.

- Ça me paraissait normal, je ne vois pas où est le problème.

- Permets moi de te dire que ça ne l'est pas ! m'emportais-je.

- Mais enfin c'est quoi ton problème ce soir ?

- Mon problème c'est qu'en ayant connaissance des relations que j'entretiens avec mon père, tu l'invites sans me concerter avant !

- Ça va je ne lui ai pas demandé d'emménager avec nous non plus, pourquoi est-ce qu'il faut toujours que tu envenimes la chose ? s'énerve-t-il à son tour.

- Non mais je rêve tu t'entends ? Est-ce que moi j'appelle ton père ou ta mère pour leur proposer de passer boire un café ?

- Cela ne me poserait aucun problème, au contraire. Je serais très heureux que tu entretiennes de bonnes relations avec mes parents.

Je ris jaune face à son explication à deux balles, il sait parfaitement que lui et moi n'agissons pas de la même façon, socialement parlant.

- Tu sais aussi bien que moi que je ne le ferais pas, alors ne commence pas, lançais-je d'un ton menaçant.

- Je ne vois même pas où est le problème à vrai dire, il passera la soirée avec mon père et tu n'auras pas à lui adresser la parole.

- Mais tu ne comprends pas ! Tu fais des choses dans mon dos et tu ne me tiens même pas au courant, c'est ça le vrai problème !

- Pourquoi tu en fais toujours des affaires d'Etat ? C'est bon j'ai peut-être merdé mais ce n'est rien de fou, arrête de me prendre la tête pour rien.

- Tu sais quoi ? T'es tellement borné qu'il y a des moments où je me demande pourquoi j'ai accepté d'habiter avec toi.

- Tu sais exactement que si on n'habitait pas ensemble tu n'aurais aucun moyen pour te payer un appartement, c'était déjà assez compliqué pour toi à Paris, si je me souviens bien.

J'allais le gifler mais il réussit à attraper ma main avant qu'elle n'atteigne sa joue.

- N'essaie même pas Annabelle.

Je me défais de son emprise en le repoussant de toutes mes forces et m'en vais rejoindre ma petite puce dans le salon. Justement je la retrouve en train de jouer avec ses petites figurines qu'elle affectionne tant.

- Elea, ça te dirait si on allait au centre commercial rejoindre tante Camille ?

Elle se retourne d'un coup et mon cœur se brise quand je remarque que ses yeux sont rouges, comme si elle avait pleuré.

- Qu'est-ce que tu as ma chérie ? demandais-je en la prenant dans mes bras.

- Ze vous ai entendus vous disputer avec papa, vous n'allez pas vous séparer hein maman ?

Je souris en comprenant ses craintes et lui caresse délicatement les cheveux afin de la rassurer au mieux.

- Ne t'en fais pas ma chérie, il arrive parfois que les grandes personnes se disputent puis se réconcilient quelques temps plus tard.

- Alors vous allez vous réconcilier ?

- Oui bien sûr ma puce, ne t'inquiètes pas pour ça, ce sont des problèmes de grand.