Chapitre 23 (réécrit)

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- Heu parler de quoi ? bégayais-je.

Il nous désigne tour à tour.

- De toi et moi, de nous deux.

Je ne peux cacher le sourire naissant sur mon visage.

- On n'en a jamais parlé.

- Je sais, c'est pour ça que je ne savais pas quoi dire à Clément.

- Comment ça ? fait-il en tournant violemment la tête vers moi.

- Quoi ?

- Si tu avais su quelle étiquette mettre sur nous deux, tu lui aurais parlé de toi et moi ?

- Absolument pas, tu crois que je suis bête ?

- C'est ce que tu as laissé sous-entendre.

- Non c'est juste que quand il m'a demandé si j'étais en couple avec quelqu'un d'autre, je n'ai pas su quoi répondre mais je ne me voyais pas lui parler de ce qu'il se passait entre toi et moi.

- Et après quoi ? Si tu lui avais dit que oui, tu avais quelqu'un d'autre, il aurait essayé de savoir qui est ce fameux garçon.

- Et alors ? Parce que tu penses que juste parce qu'il me le demande j'allais lui dire que j'entretiens une relation avec mon professeur ?

- Non mais-

- J'hallucine, soupirais-je, tu ne pensais quand même pas que ça allait être le cas ?

Il ne dit rien ce qui confirme mes dires, alors que j'ouvrais la portière de la voiture pour partir, il presse ma cuisse et m'incite à rester.

- Je ne sais pas ce que je pensais, on n'a jamais parlé de ce qu'il s'était passé entre toi et moi, je ne sais pas ce que tu pensais de tout ça.

Mettant ma fierté de côté je me réinstalle sur le siège, ce qui le satisfait.

- Alors parlons-en, lançais-je, je n'attends ça.

- Tu veux bien attendre qu'on sorte de la voiture ? Histoire qu'on évite l'accident si ce que tu dis m'énerve.

- Je t'énerve ? m'étonnais-je, tu te moques de moi, tu es expert en la matière.

- Ces derniers temps tu te mets à mon niveau.

Je lui envoie une légère tape dans le bras pour répondre à sa taquinerie puis nous prenons la route en direction d'une destination inconnue.

- Tu comptes me dire où tu m'emmènes avant qu'on ne soit arrivé ?

- Tu comptes être chiante durant tout le trajet ?

- Je t'emmerde, me renfrognais-je.

Il regarde dans ma direction pendant un court instant et me regarde avec des yeux brillants.

- On est arrivé.

Je regarde autour de moi en sortant de la voiture et remarque avec stupeur qu'on est toujours en plein Paris et qu'en traînant dans le coin, c'est risqué pour notre secret.

- Tu te rends compte à quel point on prend un risque ?

- J'ai le goût du risque mademoiselle, rétorque-t-il sur un ton enjoliveur.

- Quant à moi, je n'ai pas le goût du renvoi, je passe le bac à la fin de l'année je te rappelle.

- Je sais j'ai aussi un job à garder je te rappelle mais je ne pense pas qu'on croisera des connaissances ici parce qu'on est à l'opposé du lycée ; par conséquent, tous les jeunes qui vivent dans ce quartier ne vont sûrement pas dans le même lycée que toi.

M. Korsanov Où les histoires vivent. Découvrez maintenant