Chapitre 47 (réécrit)

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Pendant un certain temps, nous restons l'un en face de l'autre, à se regarder dans le blanc des yeux. L'un essayant d'assimiler cette révélation et l'autre je suppose, en train de se demander s'il doit y croire ou non.

- Et tu la crois ? demandais-je en espérant recevoir une réponse négative.

Alek ne répond rien et continue à se passer les mains dans les cheveux à tel point que j'ai l'impression qu'il va bientôt se les arracher.

- Alek, soupirais-je, s'il te plaît réponds moi, j'ai besoin de savoir.

Il souffle et commence à faire les cent pas dans l'appartement tout en me répondant.

- Je n'en sais strictement rien Anna ! Elle est venue comme une fleur et m'a lâché cette bombe sans que je m'y attende ! Alors permet moi de réfléchir quelques instants avant de savoir si je vais y croire ou pas !

Je hoche la tête en sachant qu'il a raison, si j'avais été à sa place, je ne sais même pas si j'aurais été capable de dire quoi que ce soit.

- Quand est-ce qu'elle est venue ? tentais-je délicatement afin de ne pas le brusquer.

- Il n'y a même pas vingt minutes, souffle-t-il, elle est partie avant que tu n'arrives, je ne voulais pas que tu la croises.

Au moins il a décidé de ne plus me mentir, enfin pour le moment. J'attends de voir par la suite.

- Je l'ai croisée, avouais-je.

Il se tourne vers moi avec une expression étonnée sur le visage.

- Comment ça ?

- En arrivant chez toi, je l'ai vue sortir de ton immeuble avant que je ne rentre.

- Et elle t'a vu ?

- Je ne pense pas, quand je l'ai vue, je me suis cachée derrière une voiture, je n'avais aucune envie de lui faire face.

- Mais donc tu savais qu'elle était ici avant que tu viennes ?

Eh bah dis donc, on peut dire qu'il est lent à la détente celui-là.

- Oui.

- Et pourquoi tu ne me l'as pas dit en arrivant ?

- Je voulais voir si tu allais m'en parler ou si j'allais être obligé de te dire que je l'ai vu pour que tu m'avoues la vérité.

Il hausse un sourcil avant de faire un pas dans ma direction avec un sourire en coin malicieux.

- Donc tu m'as testé, entre autre ? m'interroge-t-il.

- Ose me dire que ce n'était pas légitime, le défiais-je, on ne peut pas dire que tu as été le plus honnête envers moi.

Il s'approche de plus en plus de moi tandis que je recule pour mettre le plus de distance entre nous.

- C'est vrai, tu as tout à fait raison, mais si c'est ce dont tu as peur, je te l'aurais dis quoi qu'il arrive. Je ne veux plus que l'on s'engueule parce que l'un a menti à l'autre.

Je hoche la tête et il arrive finalement à me coincer entre son corps et le mur. Je tente de toute mes forces de résister à l'envie de déposer mes lèvres sur les siennes, mais je sais pertinemment que quand il est près de moi, j'ai du mal à réagir tel que mon cerveau le préconise. Je peux plutôt dire que c'est mon cœur qui prend le dessus dans ce cas.

Alors avant qu'il ne tente quoi que ce soit, je pose mes mains sur son torse et le repousse le plus loin de moi afin d'entamer une discussion qui j'espère ne fera pas de dégât.

M. Korsanov Où les histoires vivent. Découvrez maintenant