Chapitre 40 (réécrit)

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Il me regarde durant quelques secondes et je ne sais pas pour quelle raison, mais il part dans un énorme fou rire. Je lui donne une légère tape sur l'épaule pour le calmer mais en vain.

- Alek arrête ! Qu'est-ce qu'il te prend ?

- On est dans la merde, tente-t-il d'articuler en reprenant son souffle.

Ça c'est sûr, il a totalement raison, je n'ai absolument aucune idée de comment on va réussir à partir sans qu'ils ne nous voient étant donné qu'il y a une grande baie vitrée qui donne tout juste que le parking. Espérons seulement qu'ils ne soient pas installés près de la fenêtre.

- C'est bon tu es calmé ? demandais-je une fois que je le vois redevenir sérieux.

- Oui, ne t'inquiète pas, on doit juste trouver comment retourner à la voiture sans qu'ils nous voient.

- Je reste là, tu y vas et je te rejoins dans cinq minutes.

Il sort de la pénombre en mettant sa capuche et marche rapidement vers sa voiture. J'attends alors quelques minutes et me dépêche de le rejoindre, sans même jeter un œil vers le restaurant pour ne pas me faire remarquer.

Alek pose sa main sur ma cuisse et je tente de reprendre ma respiration, stressée par ce retournement de situation.

- Anna calme toi, si ça se trouve ils ne nous ont pas vu.

- Ou alors ils viennent de découvrir ce que je leur cache depuis des mois et ce sera la fin.

- Tu exagères, rigole-t-il, tu ne penses pas que si ton père nous avait vu il serait venu à notre rencontre.

Sur ce coup, il marque un point.

- Tu as raison, aller démarre qu'on s'en aille avant qu'ils ne reviennent à la voiture.

Il prend la route tout en laissant sa main droite sur la cuisse. Alors que je suis perdue dans mes pensées, le vibreur de mon téléphone m'annonce que je viens de recevoir un message de ma meilleure amie.

« J'espère que tu passes une soirée romantique, pensez à vous protéger en rentrant ».

Je soupire en lisant son dernier message, ce qui fait réagir Alek.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien, ce n'est rien.

Il serre un peu plus fort ma cuisse comme pour me convaincre de lui dire la raison pour laquelle je soupirais.

- Dis-moi.

- C'est entre Camille et moi, Alek.

- C'est bon, tu peux me le dire non ? Je mettrais ma main à couper que je suis concerné.

- C'est Camille qui en fait des tonnes.

- Très bien, et la suite ?

- Elle m'a rappelé qu'on devait passer à nous protéger, relatais-je.

- Oh je vois.

Il se concentre à nouveau sur la route et je le vois plisser les yeux comme s'il cherchait quelque chose à dire, et visiblement je n'avais pas tort.

- Et pourquoi tu ne voulais pas me le dire ? C'est si gênant que ça ?

- Ce n'est pas ça qui est gênant.

- Alors c'est quoi ?

Je préfère me taire en sachant très bien que ça va l'énerver mais je dois avouer que j'aime bien l'embêter.

- Anna, râle-t-il.

- Oui ? feignais-je l'innocence.

- Ne joue pas à ça avec moi, dis-le-moi.

M. Korsanov Où les histoires vivent. Découvrez maintenant