Chapitre 27 (réécrit)

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- Elle est toujours aussi lèche-botte qu'au collège ? Parce que là on dirait qu'elle voudrait lécher autre chose.

- Ça suffit ! m'écriais-je avant qu'elle n'aille trop loin dans ses propos.

La vérité c'est que ça me met en rogne de les voir discuter comme s'il n'y avait rien de louche entre eux. D'une part je suis jalouse parce qu'elle a le droit de le faire alors que si j'étais à sa place, cela serait complètement différent étant donné que la situation est totalement différente entre Alek et moi. Mais je suis aussi jalouse parce qu'elle se comporte avec lui comme j'aimerais le faire et il ne prend pas la peine de la repousser, comme si cela lui plaisait.

- Non mais je rêve, ils sont carrément en train de flirter aux vus et aux sus de tous. J'ai bien envie d'aller gâcher son moment à la petite.

Même si j'en meurs également d'envie je ne peux pas faire ça, ce serait montrer à Alek que je n'ai aucune confiance en lui, mais ne serait-ce pas le cas ? Après tout, j'ai compris qu'il me cachait encore quelques choses de son passé et il n'a pas l'air d'être totalement honnête avec moi. Tout d'un coup la discussion que j'ai avec Clément quand il prétendait l'avoir entendu avec Muller concernant des histoires pas clean me revient en tête, je ne peux m'empêcher de me faire des films.

- Camille ! Qu'est-ce que tu fais ?

- Depuis que je suis revenue à Paris je n'ai pas eu l'occasion de saluer ma meilleure amie, ironise-t-elle, je crois que c'est le moment parfait.

Comprenant où elle veut en venir, j'attrape brusquement son bras et l'empêche d'avancer.

- Tu ne vas quand même pas aller les déranger ? Si ça se trouve ils sont simplement en train de discuter de cours ou je ne sais quoi.

- J'hallucine ou tu as peur d'elle ?

- Non je veux simplement éviter une troisième guerre mondiale et de me foutre la honte devant mon prof.

- Tu exagères, je suis civilisée mais dans ce cas tu n'as qu'à rester ici et m'attendre.

Au fond de moi j'ai envie de la suivre, mais que va penser Alek de nos comportements ? Il risque de se dire qu'on est complètement hystérique. Au moment où j'allais acquiescer et l'attendre sagement, mon regard se pose sur Alek et la peste à côté d'elle et d'un coup, je croise celui de mon professeur, je vois son visage se décomposer et il apparaît stressé, comme s'il avait quelque chose à se reprocher.

- Je vais venir avec toi finalement, on s'en fou du prof.

Alors qu'on s'approche doucement du duo, Alek se dérobe et part dans la direction opposée sans même me jeter un seul regard. Quel lâche.

- Oh je suis désolée Léa, nous avons gâché ton moment privilégié avec ton cher professeur, se moque Camille.

- Ce que tu ne m'avais pas manqué, crache Léa.

- Oh je te rassure toi non plus, rie-t-elle, mais en te voyant flirter avec ton professeur je me suis dit que je n'allais pas manquer l'occasion de te retrouver.

- Je ne flirtais pas, tu peux demander à ta copine, elle sait ce que c'est de flirter avec des professeurs, peut-être qu'elle pourra me donner des conseils en la matière pour Korsanov.

Camille se tourne vers moi avec un regard rempli d'incompréhension.

- C'est quoi cette histoire ?

- Tu n'es pas au courant ? ricane la brune.

- Je t'expliquerais une autre fois, mon père m'appelle, feignais-je, je te laisse et ne la tue pas.

M. Korsanov Où les histoires vivent. Découvrez maintenant