Haine

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PDV ALEXEÏ

– Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?! me demandait Pétra.

Ça faisait une dizaine de minutes qu'elle agitait ses bras devant moi et parlait avec une énergie qui ne lui était pas habituelle.

– Vas demander à ton fiancé, il semble savoir ce qui ne va pas bien dans ma vie. Mieux que moi.

– D'accord ! Je le sais, il l'a cherché, il a tout gâché, mais il faut le reconnaître, il a raison sur un point. Ce mensonge durait trop !

– C'est important !

– Plus important que ton amitié et ton frère ?

La même colère me submergea. Ce mec n'était pas mon frère.

– Il n'est pas mon frère Pétra, ne le redis pas.

– Pourtant il est ton..

– Il n'est pas mon putain de frère, Pétra. Ce merdeux n'est pas mon frère.

– Merdeux ?! C'est de mon fiancé que tu parles là, montre un peu de respect !

– Si tu veux le respect, tu ne le trouveras pas ici. Pas chez moi. Si tu ne peux pas vivre ainsi, tu sais ce qu'il faut faire.

– Tu vas arrêter ton jeu maintenant oui ou non ? Pourquoi l'as-tu laissé partir si c'est pour devenir aussi pathétique ?

Elle était partie depuis trois jours et c'était pour le mieux.

– Elle devait partir.

– Pourquoi donc ? Parce qu'elle n'est pas cette foutue femme que tu cherches ?

– Exactement ! Elle n'est pas celle que je cherche !

– D'accord, mais dis-moi comment est la femme que tu cherches ?

– Tout sauf une peste qui tombe enceinte pour le premier venu. Tout sauf elle.

Elle me refendit la lèvre de deux fortes gifles.

Malgré son air fragile, elle savait exactement comment frapper.

– Où est mon ami ? Là je n'ai qu'un salopard devant moi, où est mon Alexeï ?

– Il est mort. Tu ne le savais pas ? Il est mort quand cette femme a fait débranché Sam, quand cette diablesse a interdit à une mourante de gouter au bonheur ne serait-ce qu'une heure et tu sais quoi ? Toi et mon soi-disant frère étiez là et vous n'avez rien foutu !

Elle recula.

– Oh oui, pardon, je ne devais pas le savoir. Vous avez foutu ce mec dehors pour l'empêcher de lui dire au revoir, à quel point pouvez-vous être cruels ?

Je me levai et m'approchai d'elle.

Dire que je les considérais comme des amis, des amis pour qui j'étais prêt à tout risquer.

Je comprenais mieux pourquoi ils ne voulaient pas que je mette les pieds dans cette maison.

Ce n'était pas pour m'empêcher de mentir, mais pour tout me cacher.

– Il y a-t-il autre chose que je devrais savoir ?

– Nous n'avions pas le choix.

– Pétra, ne me sors pas cette excuse, j'ai passé ce stade. Qu'est-ce qui pouvait t'empêcher de laisser ma sœur voir le seul homme qu'elle ait jamais aimé ? Qu'est-ce qui t'a empêché de dire à ma mère que j'allais payer les frais de l'hôpital ?! Qu'est-ce qui t'a laissé croire que cette femme avait le droit de décider de la vie de l'enfant qu'elle avait abandonné dès sa naissance ?!

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