Un pas vers l'avant

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Il le savait, il pouvait le sentir, il pouvait sentir à quel point ma haine envers lui était grande et à quel point je désirais le défigurer.

Quel plaisir sera-t-il pour moi de dire que j'avais défigurer un tel abrutis!

Mais je ne le touchai pas. Je reculai d'un pas.

- Mais Arisa nous l'a interdit. Elle nous a menacé de la débrancher.

Encore. Encore ces mots. Je ne parvenais pas à comprendre. Peu importait à quel point j'essayais, je n'y arrivais pas.

Comment une femme, une mère pouvait faire une telle chose ? Comment pouvait-elle y avoir penser ? À quel point fallait-il être dingue pour arriver à faire une telle fin ?

- Alors nous n'avons rien fait.

Je reculai encore.

- Alex... si tu savais comment j'ai regretté. Si tu savais à quel point je regrette de lui avoir fait subir tout ça, si tu savais.

- Il est trop tard Markos.

- Je, je l'ai tué.

- Oui, tu l'as fait.

Il passa ses mains dans ses cheveux.

- Je l'ai empêché de... c'était pourtant si simple. Si simple, il fallait simplement que je m'éloignes de la porte et le laisse entrer. Tu aurais dû le voir. Lui aussi était mourant, tu sais ? Non, je les ai tuer les deux.

Mourant. Il mourrait vraiment.

Comment avaient-ils pu se permettre de tomber amoureux alors qu'ils étaient dans un tel état?

- Je les ai tué, je les ai tué, j'ai tué ma soeur, je l'ai tué, je l'ai tué, j'ai...j'ai...

Il perdait la boule.

Il se perdait, je le sentais.

Devant moi, à genoux maintenant, tirant presque ses cheveux, pleurant à chaude larmes, tremblant, il agonisait.

- Je suis tellement désolé. Je suis tellement désolé. Je dois retrouver sa tombe. Je dois trouver sa famille. Je leur dois beaucoup, j'ai... j'ai... mon dieu!

J'aurais dû être satisfait, j'aurais dû être en train de jubiler, mais ce n'était pas le cas.

Son agonit me faisait moi aussi retomber en plein cauchemar.

Rapidement, je défis ma cravate pour m'aider à respirer.

Je n'y arrivais pas.

- Je ne connais pas son vrai nom, enfin, il me l'avait dit une fois, mais je n'arrive pas à m'en souvenir. Je le méprisais tellement que je n'ai pas...

Il pleura encore plus, comme un bébé se rendant enfin compte de tout ce qu'il avait fait.

Il se rendait enfin compte de sa cruauté.

Je défis plus encore les boutons de ma chemise pour m'aider et enfin, je me sentis respirer.

Le souffle toujours court, je regardais l'homme par terre en train de verser toutes les larmes de son corps.

Il me semblait si loin.

Sam, il le regrettait, il regrettait tout, était-ce suffisant ?

Non, ça ne l'était pas, je secouai la tête. Je devais trouver cet homme et sa famille. Je devais en apprendre sur lui.

Je devais présenter mes excuses, demander pardon de ne pas avoir pû les aider, d'avoir eu une mère aussi cruelle.

Oui.

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