Peur

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Depuis cette journée où il m'avait surprise en train de vider mon estomac, j'avais eu l'occasion d'en apprendre plus sur lui.

Son fils, Sacha, était la cause principale.

Cet enfant diabolique qui avait toujours vécu avec sa grand-mère venait vivre avec son paternel et il se trouvait que j'étais la personne qu'il adorait torturer.

Il me réveillait toujours trop tôt, me faisait toujours courir avec lui derrière son énorme chien dans l'après-midi, me faisait toujours perdre patience avec lui à l'heure de son bain parce qu'il vidait au moins deux fois la baignoire avant de réellement prendre son bain.

Mais j'avais appris à l'apprécier et lui aussi.

– Je vois que tu es meilleure que moi pour l'endormir, me dit le père quand il me vit avec son fils endormi à l'extérieur, profitant de la brise du soir.

Déjà un mois depuis cette journée. Un mois que je lui parlais chaque soir, que des fois, il partageait des blagues avec moi, me parlait comme une amie au lieu d'une employée.

Je commençais même à me dire que si jamais, je lui disais la vérité, il me laissera une chance.

Mais le plus important était que cela faisait un mois que le son de sa voix faisait accélérer mon cœur.

Cet homme habitait mes pensées.

– Je me suis améliorée. Comment était la soirée?

Il se laissa tomber à côté de moi sur l'élégant canapé extérieur et soupira.

– Je vais finir avec les cheveux blancs beaucoup plus tôt que je le pensais.

Je ris.

– Tu feras donc vraiment partie de ceux qui se teignent constamment les cheveux.

– Ne plaisante pas, c'est sérieux.

– Ahah, il me semblait que tu venais ici pour ne pas travailler? Tu n'as fait que ça, pourquoi Markos ne fait pas les tâches pour toi?

Après tout, tout ce qu'il faisait était de faire hérisser mes poils tellement qu'il était arrogant et manquait de respect.

– Il s'occupe d'une chose beaucoup plus importante pour moi.

Ah, OK. C'était donc ce qu'il faisait à l'extérieur les trop nombreuses fois qu'il sortait.

– Tu pourrais l'accompagner chez le dentiste demain? Il a un rendez-vous à onze heures.

Moi qui n'avais pas osé le regarder pour ne pas rougir ou rester figée sur lui le regardai enfin.

Il était l'élégance même. De ses cheveux à ses chaussures italiennes luxueuses.

Et il était si beau.

– Oui, aucun problème, mais j'avais un rendez-vous demain, pourrais-je l'y amener?

– Tant que c'est un endroit sécuritaire, aucun problème.

– Merci.

J'avais mon rendez-vous avec le docteur pour lui annoncer la décision finale. Il m'avait proposé des milliers de fois l'adoption, mais j'allais garder mon bébé.

Si je doutais à l'annonce de ma grossesse, quand j'avais vu ce petit haricot dans mon ventre, quand j'avais entendu les battements de son cœur, au travers de mes larmes, je m'étais décidée de le garder et de faire mon possible.

Maintenant, à dix semaines, j'avais la chance que mes nausées m'avaient laissé tranquille, car habituellement, elles duraient plus longtemps.

Je n'avais rien à cacher pour le moment, car cela ne se voyait pas du tout.

Avant tout✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant