Pardon

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-      Comment a été cette discussion avec mon père ? me demandait Alexeï tandis qu'il habillait notre fille, plus tard, dans la soirée.

Assise, en train de lire les messages de mes amis, je levai les yeux vers lui.

-      Bien. C'est dommage qu'il ne soit pas venu manger avec nous comme prévenu.

-      Bien ? Tu veux dire qu'il a actuellement été agréable ? Demanda l'homme dans la pièce, étonné.

-      Oui. Il ne voulait que t'aider. Faire partir Anthéa sera donc facile, lui dis-je le sourire aux lèvres.

-      Hum, répondit-il simplement, l'air absent maintenant.

-      Ça m'a choqué un peu. J'ai pensé qu'il était lunatique. Vous ne m'avez rien dit de positif à son sujet, dis-je.

-      Il faut croire qu'il t'apprécie, toi seulement.

-      C'est ton père Lexeï, s'il m'apprécie, toi, il t'aime.

-      Si tu le dis, fit-il, peu convaincu.

Il termina de parfumer notre bébé avant de la prendre dans ses bras pour embrasser sa joue. Il était dingue de sa fille. Dès que possible, il la bombardait de baisers et tentait de la divertir.

-      Il m'a dit que cette histoire de mariage ne tenait pas.

Il me regarda, surpris.

-      Vraiment ?

Puisque je pensais qu'il serait plus juste pour lui et son père d'avoir cette discussion, je n'ajoutai pas plus.

-      Vraiment. Je crois qu'il serait très important que vous vous parliez.

-      Hum...

Il n'allait pas le faire. Il n'avait aucune motivation.

-      Je veux que vous vous parliez, me repris-je.

-      Je verrai ce que je peux faire, dit-il en mettant Sara sur son épaule.

-      Bien. Tu as de la chance d'avoir tes parents en vie, ne laisses pas un accident ou un malentendu te séparer d'eux au lieu de la mort. Donne-la-moi, je vais bientôt dormir et elle n'a encore rien bu, dis-je.

Il m'apporta notre bébé avant d'aller se placer devant l'énorme porte-fenêtre.

-      Quelque chose d'autre te perturbe, dis-je en faisant glisser la bretelle de ma robe.

-      Non, dit-il en mettant ses mains dans ses poches.

-      Et tu me mens, dis-je en dénudant mon sein.

Il ne dit rien, regarda par la fenêtre et moi, je ne disais rien. Il savait déjà ce qui traversait mon esprit. Il était convenu qu'il ne me mente pas ou qu'il cherche à me tenir à l'écart de sa vie.

-      Tandis que tu discutais avec mon père, j'ai eu l'occasion de converser avec Anthéa, dit-il avec sérieux.

-      Et ? demandai-je, installant confortablement ma fierté pour l'allaiter.

-      Elle m'a dit des choses...

-      Visiblement, ce qu'elle t'a dit t'a perturbé, dis-je en voyant sa posture.

Il se tourna vers moi, me regarda avant de s'avancer vers moi, à pas lourds.

Sentant mes sourcils se froncer et mon inquiétude augmenter devant son comportement, je fis de mon mieux pour paraitre calme.

Avant tout✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant