Un tas de questions

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– Il m'a détruit Matt. Il m'a piétiné le cœur, m'a craché dessus. Il a tout fait. J'ai essayé de lui pardonner les premières fois. J'ai réussi, j'ai tourné la page et l'ai aimée plus qu'avant, mais il est revenu...

Je m'essuyai le visage et mis mes mains entre mes cuisses pour ne pas voir à quel point elles tremblaient.

– Il est revenu en ville pour me tuer. Il l'a fait Matt, dis-je ma voix si pathétique.

– Je vais le tuer. Je démissionne.

– Quoi ? Non! Tu ne le feras pas.

– Bien sûr que oui je le fais. Je ne resterai pas une seconde de plus.

– Tu m'aimes ?

– Bien sûr que oui.

Je ne me sentais pas bien du tout.

Pourquoi ?

Si mal. J'avais si mal. Ma tête me faisait mal. Je me sentis si abandonnée.

Si abandonnée à moi-même.

– Vraiment ? Tu m'aimes ? Quelqu'un m'aime ?

Je voulais le savoir. J'avais besoin de le savoir. Savoir que pour quelqu'un, je comptais. Pour au moins une personne, je comptais.

– Oui! Théa, ne fais rien de stupide.

Je fermai les yeux. Bien sûr que mon ours en peluche m'aimait. Oui, j'avais au moins une personne qui m'aimait.

Au moins.

Tu étais aimée. Tout va bien. Respire. Respire, respire.

– Théa ?

Je l'entendais, mais je n'avais plus la force de lui répondre.

– Théa?! Tu es là? Réponds-moi!

Je voudrais lui répondre et lui dire que tout va bien pour qu'il ne s'inquiète pas, mais ma bouche, mes lèvres refusaient de se défaire.

– Théa?! Anthéa Augustin! Réponds-moi!!!

J'entendis un klaxon et des jurons.

Ce furent les dernières choses que j'entendis.

Plus tard, quand je me réveillai, j'étais dans les bras de Matt.

- Qu'est-ce que tu fais ? demandai-je contre son torse.

– J'attendais que tu te réveilles.

– Comment es-tu entré ?

– J'ai supplié le gardien.

– Ah.

– Tu te sens mieux ?

Je fermai les yeux quand je sentis les larmes y remonter.

– Je... oui. Quelle heure est-il ?

– Six heures.

– Impossible, quand je suis rentré il était sept heures du... ah... du matin. Tu devrais dormir.

– Je vais bien.

Mon ventre grogna.

– Viens, partons manger.

– Je n'y arriverai pas.

– Fais-le pour ta fille.

– Je n'ai pas force Matt, je suis à bout. J'ai atteint ma limite. Je n'en peux plus.

– Non! Ne dis pas ça. Tu ne peux pas dire une telle chose.

– C'est la vérité.

– Non! Il descendit du lit. Viens, je vais te porter si tu veux ou t'apporter à manger ici, mais tu vas manger.

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