Faire le vide

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PDV ALEXEÏ

Je ne parvenais pas à me concentrer.

Peu importait ce que j'essayais, je n'y parvenais pas. Mon esprit semblait être victime de torture présentement.

– Donc, si vous le voulez, vous pouvez tout simplement annuler la transaction.

Mon comptable faisant beaucoup plus attention à mon argent que moi m'avait passé un coup de fil pour parler du retrait que Théa avait fait de mon compte.

– Monsieur Kostas ?

– Oui?

– Souhaiteriez-vous avoir l'aide d'un de vos avocats à ce sujet ?

– Pour quoi faire ?

– Annuler le transfert du capital.

Le transfert...

Je regardai mon plan de travail. Et si je changeais la forme de ce côté ? Je pourrais aussi rendre cette partie amovible aussi, oui, bonne idée.

– Monsieur ?

Était-ce assez ? Aurais-je assez de bois ?

Je tournai dans ma chaise pour vérifier la quantité de matériaux, cela devrait être amplement suffisant.

– Monsieur? Monsieur?

Lui, je l'avais oublié. Je devais me concentrer.

– Oubliez tout.

– Pardon ?

– Oubliez cet argent. J'ai déjà parlé à la banque de cette personne, oubliez tout. Je lui laisse l'argent.

– Monsieur! Nous parlons de neuf millions neuf cent quatre-vingt-dix-neuf mille dollars!

Et quatre-vingt-dix-neuf centimes, pensai-je.

Je mordis mon crayon avant de hocher la tête. C'était exactement ce que j'allais faire.

– Cette femme n'a rien à voir avec vous alors pourquoi ? Vous a-t-elle piégé ? Cette profiteuse vous a piégé ?

Je déposai mon crayon.

– Elias? Depuis quand nous nous connaissons-nous ?

– Vous aviez huit ans.

– Exactement. Depuis longtemps, cependant n'oubliez pas que malgré tout ça, je peux me séparer de vous. C'était la dernière fois que vous me parliez d'elle de cette manière, compris ?

Pourtant je l'avais moi-même traitée de profiteuse.

Donc pourquoi ce qu'il venait de dire me tapait à ce point sur les nerfs ? Étais-je vraiment prêt à me débarrasser de mon plus fidèle employé pour elle ? N'importe quoi. Non, je n'en étais pas capable.

– Alexeï, il avait laissé tomber le côté professionnel, cette femme, porte-t-elle vraiment ton enfant ?

Bien sûr que non.

– Je n'ai pas abandonné mon enfant et ne le ferai jamais. Elle n'est pas ma fille.

Pourtant s'il y avait une troisième chose que je désirais autre que trouver la famille de cet homme et ma femme, c'était de toucher au ventre de Théa, de lui parler et plus tard, tenir ce bébé dans mes bras.

Parce qu'il était la moitié de Théa et parce que sa mère était.. Je ne savais pas ce qu'elle était pour moi. La seule femme que j'aurais voulu avoir comme amie ?

Oui, l'amie que j'avais toujours voulu avoir. Celle me tenant tête, se confiant à moi, ne me jugeant pas.

Pourtant au lieu de viser son amitié j'avais laissé mon corps parler. Au lieu de devenir son ami, je l'avais converti en maitresse et l'avais blessée un nombre de fois incroyable.

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