Avant tout✅

Début de la fin (1)

Dans la peau de Théa, la soirée même

- Je suis de retour, dit Alexeï en entrant dans la suite que l'on nous avait attribuée à la clinique. Comment elle va ? demanda-t-il en déposant la valise qu'il a été chercher à la maison.

- Elle vient de se réveiller, dis-je en embrassant les cheveux de notre fille.

Malgré toute la souffrance qu'elle avait vécue plus tôt dans la journée, les grands yeux de mon bébé brillaient et elle ne cessait pas de bouger, de bonne humeur.

- Hey, ma beauté, dit Alexeï soudainement à côté de moi, le visage penché vers sa fille.

En voyant son père, le visage de Sam s'illumina et elle commença ses babillages tout en bougeant plus dans mes bras.

Soulagée de la voir agir comme elle en avait l'habitude, je sentis mes yeux s'humidifier, mais je pris sur moi et retins mes larmes.

- Ma mère a dit qu'elle allait s'occuper du reste, elle cuisinait quand je suis parti de la maison, dit mon fiancé tandis qu'il embrassait le front de sa fille.

Dès que Dina avait appris la nouvelle, elle avait pleuré, mais rapidement, elle s'était ressaisie et avait pris les choses en main. Elle nous avait demandé de lui confier toutes nous tâches et de nous concentrer sur Sara. Bien évidemment, nous avions refusé, car il était impensable que nous la laissions s'occuper du travail, du mariage et de tout ce que nous entreprenions, mais elle y tenait vraiment. Alors, à contrecœur, on lui avait laissé le champ libre.

- Elle ne peut pas s'occuper de tout ça, Alexeï, dis-je en m'asseyant sur le lit.

Mon amant s'assit à côté de moi et passa son bras autour de moi.

- Je le sais. Je ne compte pas non plus la laisser faire. Pour les prochaines quarante-huit heures, je vais rester ici avec toi et Sara, par la suite, je ferai ce qui est nécessaire.

- D'accord, dis-je en mettant Sam debout sur mes cuisses.

- Elle a tellement grandi en un si peu de temps. Pour moi, elle est née hier, dit mon compagnon avec tendresse.

- Je le sais, dis-je en regardant les joues très joufflues de ma fille, le sourire aux lèvres.

On resta en silence quelques secondes, encore en train de penser à la nouvelle que nous avions apprise durant la journée avant qu'Alexeï prenne parole.

- J'ai demandé à ce que l'on me fasse une liste de cardiologues et de chirurgiens, dit-il doucement.

- Pour tout te dire, à une période durant ma grossesse, j'y ai pensé, débutai-je. J'avais peur que... que ça arrive alors, j'ai commencé les recherches.

- Tu penses toujours à tout, soupira Alexeï.

- Ce n'est pas vrai et tu le sais.

- Tu ne laisses aucun détail de côté quand cela parle de nos enfants.

- Je ne suis pas meilleure que toi. Cette liste est sur mon cellulaire, tu peux demander à ce qu'on la vérifie et par la suite, nous rencontrerons ces docteurs, dis-je.

- Je vais tout de suite l'envoyer à mon assistant, dit-il en se levant.

Je le regardai prendre mon cellulaire, le cœur brisé.

Je pouvais presque entendre ses pensées en ce moment. Il se disait que tout recommençait. Les voyages pour rencontrer un médecin apte, ce stress, cette impression d'entamer une course contre la montre, tout cela recommençait pour lui et cela lui faisait peur, car la dernière fois, tout comme moi, il avait perdu cette course.