Son amour

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Si ma matinée s'était merveilleusement passée avec Sacha, mon après-midi non.

Dans les bouquins, ou les films, il était courant qu'une voiture vienne toujours chercher la femme, l'amenait chez le coiffeur, faire si, faire ça pour la rendre exquise pour un gala ou que la femme ayant les moyens décidait de le faire.

Sauf qu'ils oubliaient toujours la partie durant laquelle, le coiffeur critiquait les produits que cette femme utilisait, commençait à reprocher le fait que l'on se soit coupé les cheveux.

Ou encore la partie des essayages. Jamais, je dis bien jamais, dans la vraie vie, on ne parvenait à trouver une robe parfaite du premier coup.

Elle était soit trop grande ou trop petite au niveau des hanches, trop étroite pour le corps, trop longue, trop courte, ah et, oui, trop laide. Dire que l'on magasinait dans une boutique très luxueuse était une chose, mais dire que l'on pouvait trouver une robe simple sans des tonnes d'ornements pour supposément la rendre plus belle était autre chose.

Soit elles avaient trop de décorations ou pas du tout.

Donc je passai plusieurs heures à essayer et quand je trouvai la robe, ce fus avec un cri de joie que je l'accueillis.

Et puis cette fameuse session de maquillage. Comment osaient-ils dire que j'étais belle qu'il me manquait juste un peu de rouge à lèvres et de fard à paupières et finalement poser un arsenal sur ma peau?

Comment mon visage allait-il respirer correctement avec tout ça?

– Alors? Tu aimes? me demanda la maquilleuse.

C'était magnifique, cependant ce n'était pas moi. Je n'étais pas cette couche de peinture.

Mais elle était si fière de son travail.

– C'est très beau. Est-ce qu'il dort encore?

Je parlais de Sacha. Après qu'il se soit préparé, ait mis son magnifique smoking bleu, il s'était endormi sur un sofa après avoir regardé ses fameux dessins animés sur mon cellulaire.

– Oui, il sera temps pour vous de partir.

– Quelle heure est-il?

– Près de vingt heures.

Comment pouvait-on passer cinq heures à se faire métamorphoser et ensuite se sentir bien dans sa peau?

Pourquoi avait-elle caché toutes mes taches de rousseur? Je les aimais bien, moi.

– D'accord. Pourrais-je avoir un verre d'eau?

– Tout de suite.

Je me levai, me regardai dans le miroir.

Oui, tout était sublime. La robe était à couper le souffle, le maquillage aussi, les bijoux étincelaient, j'étais divine, sans vouloir me vanter, mais cette divinité dans le miroir n'était pas moi. Ce monde de diamant, de robe coutant des milliers, de pochettes griffées, n'était pas mien.

Et je ne m'y sentirais jamais bien.

Doucement, par peur de gâcher le chef d'œuvre des travailleurs, je marchai vers le sofa où était endormi mon petit prince en bleu.

Je souris quand je remarquai comment il s'était installé. De sa position, il pouvait observer tout ce que l'on me faisait en même temps de jouer et jusqu'à la fin, même quand le sommeil l'avait gagné, il était resté ainsi, à me surveiller.

Ne voulant pas le réveiller, je m'agenouillai pour le prendre dans mes bras.

J'allais le faire quand la maquilleuse protesta.

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