Avant tout✅

Choqué

PDV ALEXEÏ

Dès que j'avais vu son regard, j'avais compris qu'elle n'était pas la bonne. Quand j'avais entendu ses blagues morbides, sa voix plus que cassée, j'avais eut la preuve qu'elle n'était pas la bonne. Qui blaguait au sujet des morts?

Cela faisait vingt minutes depuis que j'étais là et partout où je regardais sur son visage, je ne voyais que du métal. Piercing partout.

J'avais envie de partir, mais il serait très impoli de le faire. J'aurais dû rester avec les autres à la maison.

Pourquoi le serveur ne venait-il pas ?

Je regardai autour de moi et compris pourquoi.

Ce restaurant n'avait tout simplement pas de serveur. Je devais me lever pour commander et recevoir ma commande.

Que devais-je faire ? L'interrompre pour aller commander ? Ainsi je pourrai passer quelques moments sans l'entendre parler de tout ça.

Elle s'en rendait peut-être pas compte aussi, Alexeï, me dis-je. Après tout elle travaillait à la morgue.

Je la regardai, m'efforçant d'écouter ce qu'elle disait et je remarquai qu'elle souriait. Réellement.

Elle ignorait vraiment l'effet de ses paroles sur moi.

Alors incapable de l'accuser pour un acte qu'elle ne faisait pas consciemment, je l'écoutai parler de son travail et des mauvaises blagues liées à ce dernier.

Cela faisait déjà dix minutes depuis cette décision quand j'entendis le tintement de la petite cloche mise à la porte.

Pour ce rendez-vous, elle avait décidé du lieu. Au lieu de prendre un endroit très réputé, elle avait prit un très vieux restaurant. À ma grande surprise, cet endroit était chaleureux et très confortable.

Aucun bruit trop désagréable, car quelque fois, ailleurs, les autres riaient tellement fort que s'en était dérangeant.

La musique était quelque peu trop démodée, mais cela ajoutait un charme à tout cela.

C'était définitivement moins pire que je le pensais.

Quand la porte du restaurant avait annoncé l'arrivée d'un client, nous deux avions tourner la tête à notre gauche pour observer ce nouveau client.

Ce fut à ce moment-là que je la vis. A.

Ses cheveux sombres bouclés abandonnés sur ses épaules recouverts par une tuque beige, ces boucles d'oreilles, ces petites perles qu'elle avait porté à notre rencontre, je m'en souvenais, elles avaient été magnifiques sur elle. Rien n'avait changé chez elle. Son visage si délicatement tracé, ses belles lèvres, son nez et cette manière qu'elle avait toujours de porter son sac à main.

Je ne savais pas quoi faire. Elle était là. Elle était réellement là. La femme que j'avais cherché.

Comment était-ce possible ? Comment se faisait-il que je ne l'avais jamais vu en ville ? Comment se faisait-il qu'elle ne figurait pas parmi ces femmes? Comment se faisait-il que je ne la voyais que maintenant ? Était-elle en ville pour visiter un proche ? Que se passait-il?

Venait-elle souvent ici ? Dans ce petit restaurant ?

Je devais regarder ma compagne de ce soir, cependant je n'y arrivais pas.

Je la regardais beaucoup trop et peu à peu, je sentais mes souvenirs me regagner. Même ceux que je croyais avoir oublier.

La journée de notre rencontre avait été la journée la plus chaude de l'été en France. Puisqu'il faisait beaucoup trop chaud pour sortir, Dina nous avait interdit de mettre les pieds dehors sans être accompagnés ou de nous déplacer à pieds. Elle avait peur pour la santé de ma soeur et elle savait que cette dernière me suivrait partout où j'irai.