Pour elle, pour Lila

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PDV ALEXEÏ

J'avais les nerfs en boule depuis ce matin et je n'aurais pas penser qu'il était possible d'être plus stressé. Sauf que non, il était possible.

Cette sensation nauséeuse, ces sueurs froides dans le dos, des moments de frisson, le fait d'être tellement concentré que l'on parvenait à entendre ce qu'habituellement était inaudible, les mains voyageant entre la moiteur et le glacé, toutes ces sensations, je ne les avais jamais expérimentées auparavant.

Jamais de ma vie, je n'avais été aussi stressé.

J'avais presqu'envie de m'arracher les cheveux pour me calmer.

- Monsieur? je me redressai immédiatement et rencontrai le regard de mon chauffeur qui attendait que je sorte du véhicule.

Pouvons-nous rentrer ? Je ne voulais plus aller à ce rendez-vous. J'avais peur.

Oui.

C'était le mot.

La trouille, comme le disait si bien Xander.

J'avais la trouille de la voir.

Il m'avait fallu tant d'années pour la trouver et même quand je l'avais fait, j'avais dû attendre pour pouvoir la rencontrer. J'aurais dû être content, enthousiaste, pourtant j'étais comme un gamin à son premier rendez-vous.

Le pire dans tout ça était qu'il n'était même pas certain que ce soit elle. Après que le détective m'ait mis au courant de la situation, j'avais dû attendre plus d'un mois pour pouvoir organiser un rendez-vous. Pourquoi ? L'épisode du frère de Théa, les heures de travail que j'avais manquées devaient être récupérer, superviser pour la foutue serre que ma mère voulait et voyager pour le travail. Sans oublier les fêtes.

Donc ce soir, j'allais rencontrer l'une des quatre femme susceptibles d'être celle que je cherchais.

Dans mes souvenirs, elle adorait les choses simples, les sorties banales alors, j'avais opté pour quelque chose de banale.

Enfin, quelque chose que je pensais être banale, car avant mon départ, voulant s'assurer que j'avais fait de bons choix ma mère m'avait posé une question. Une question si simple, pourtant ma réponse avait été la mauvaise.

- Depuis quand amenait-on une femme dans un restaurant hautement classé pour un rendez-vous banal? m'avait-elle dit après ma réponse.

Il fallait donc que je révise ma définition du mot banal.

Peut-être qu'elle aimera, on changeait avec le temps.

Je descendis du véhicule, remerciai mon chauffeur avant de mettre mes mains dans mes poches, de fermer les yeux et de respirer lentement pour me calmer.

La neige tombait abondamment, mais comme à l'habitude dans ces moments-là, il ne faisait pas trop froid. À moins que vous considériez que dix degré en dessous du zero soit trop froid.

Une fois avoir aspiré quelques flocons et en avoir eut une tonne sur mon manteau, je remerciai mon chauffeur qui attendait encore avant de me diriger avec la porte du restaurant.

- Bonsoir, monsieur Kostas, me salua l'hôte quand j'entrai.

- Bonsoir, la même table que d'habitude, n'est-ce pas ?

- Bien sûr.

Bien.

Je me débarrassai de mon manteau ainsi que de mon foulard avant de poser une question qui me dérangeait.

- Est-elle déjà là ?

- Oui, depuis deux minutes environ.

Pourtant, j'étais à l'avance, me dis-je en vérifiant ma montre.

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