Douloureux

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PDV THÉA

Dans ce café presque vide, j'écoutais un homme me raconter une histoire sans queue ni tête.

Apparemment, j'étais le centre du mystère.

Qu'apparemment je connaissais la famille d'un certain Gabriel et que je devais leur aider à le contacter.

- Gabriel? Je ne connais pas de Gabriel.

- Vous ne connaissez pas non plus de jeune homme aimant une certaine Sam-Sarah ?

- Pas du tout.

- Je peux vous poser une question ?

- Oui.

- Il y a bientôt deux ans votre frère est mort, n'est-ce pas ?

Je me raidis et le regardai.

- Oui, en quoi exactement la mort de mon frère peut-elle vous intéresser monsieur Anderson?

- A-t-il séjourné à l'hôpital général de New York un peu avant son décès ?

Je croisai les bras et le regardai.

- Je ne suis pas venue pour parler de mon frère.

- Je peux comprendre que ce sujet soit douloureux pour vous, cependant je vous serai reconnaissant si vous pouviez y répondre.

- Oui. Une semaine et par la suite, il est venu ici pour mourrir.

- Comment était-il ? Pouvez-vous me le décrire?

- Il est... était mon frère, je peux très bien le décrire.

- Alors allez-y. S'il vous plait.

- J'aimerais savoir pour quelle raison vous avez passé cette dernière heure à me bombarder de questions.

Comment savait-il pour cette soirée ? Depuis quand enquêtait-il à mon sujet ?

- Je ne peux pas vous en dire plus, la confidentialité m'en empêche.

- Il en va de même pour moi. Je ne partage pas ma famille avec un inconnu, sans vouloir vous vexer.

- Oui, je peux comprendre, mais cela fait plus d'un an que nous cherchons de l'information à ce sujet, il serait vraiment agréable pour mon client d'enfin avoir une réponse, vous ne croyez pas ?

J'haussai les sourcils.

- C'est vraiment important.

- Que fera-t-il de ces informations ?

- Je n'en sais rien, mais je peux vous assurer qu'il ne veut aucun mal.

Hum...

- Il mesurait environ 1m85 ou 90, il était très grand.

Je revis le visage de mon frère, son visage toujours souriant malgré sa maladie. Il avait été un roc pour moi alors que j'aurais dû l'être pour lui.

- Il avait les yeux aussi verts que les miens.

Je repensai à sa voix, son rire et je sentis mes yeux me piquer.

Je pris une grande inspiration et regardai l'homme.

- Ses cheveux étaient d'un brun pale, presque châtain.

J'avais tellement joué dans ses boucles quand il appuyait sa tête sur moi. Il avait l'habitude de mettre sa tête sur mes genoux quand il avait trop mal au coeur ou quand il voulait que je lui cuisine un de ses plats préférés.

Je pouvais encore me souvenir de leur douceur. D'ailleurs, à cause de lui, j'utilisais plutôt les shampoing pour homme que ceux de femmes. Ils faisaient pousser mes cheveux plus vite et me donnait l'impression de toujours toucher à ses cheveux. Ils les rendaient doux, comme les siens.

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