Preuves

2.3K 230 5
                                    

C'était la première fois que je mettais les pieds chez elle. Elle n'avait jamais voulu auparavant et quand je vis sa maison, je compris pourquoi.

C'était beaucoup trop intime, trop accueillant, trop chaleureux pour que moi, moi qui avais tant fait, puisse avoir le droit de pénétrer dans sa niche.

Tout et je dis bien tout, avait été placé à ce que son appartement paraisse chaleureux et le soit.

Ces meubles que j'avais achetés pour elle pour leur qualité étaient à leur place ici.

Elle savait que si j'entrais chez elle, je violerais tout ce qu'elle avait si bien fait pour rendre cette maison aussi magnifique. À vrai dire, cette cheminée, cette jetée sur le canapé, ces fleurs, cette odeur de citron, de vanille et de pomme, ces tableaux, ses rideaux, tout ce qu'il y avait dans le salon me mettait mal à l'aise.

Je violais son intimité.

C'était ce que je ressentais et ce qu'elle aussi devait sentir en ce moment.

Je n'avais aucun droit d'être accueillis par une telle atmosphère.

Je n'avais aucun droit de voir où elle avait placé le berceau suspendu que je lui avais offert. Cette cheminée qui enflammait encore plus la pièce, je n'avais pas le droit de la voir.

Pas plus que j'avais le droit d'avoir envie de rester ici pour toujours malgré mon malaise.

Pourtant c'était plus fort que moi. Je n'étais pas à ma place, mais je voulais me faire une place ici, dans cet endroit.

Je comprenais pourquoi Xander ne voulait jamais quitter cet appartement. C'était l'endroit idéal. Déjà que sa propriétaire était une personne plus de géniale, sa maison était accueillante et elle cuisinait bien. Quoi de mieux pour une personne qui n'avait jamais vécu dans un tel environnement?

Avec Dina, j'avais toujours tout eu, ma chambre avait été magnifique, tout avait été beau, chaleureux, mais je n'avais pas connu ce genre de chose quand j'en avais réellement besoin. Je ne l'avais connue que quand j'avais appris à détester mes parents, à me dire que je devais m'occuper de ma soeur tout seul.

Je n'avais pas eu cette impression d'être aimé quand je rentrais chez moi à quatre ans à mon retour de la garderie, je n'avais jamais sentis cela.

- Ce n'est pas aussi grand que ta villa, mais bienvenue chez moi, me dit-elle pendant que Xander partait déjà s'installer devant la cheminée avec le grand sac de sandwichs.

Quand avait-il eut le temps de se débarrasser de son manteau et ses chaussures ?

Je regardai Théa et vis qu'elle aussi était déjà libérée de ses vêtements d'hiver.

Ah, pendant que moi, je contemplais tout cela, les habitués s'étaient déjà mis à l'aise.

Je regardai derrière moi et vis que la porte était encore ouverte.

- Je...merci.

Je fermai la porte et commençai à enlever mes souliers.

- Quand tu auras terminé, ici, elle me montra une porte coulissante, tu les rangeras.

Personne pour prendre mon manteau ni arranger mes effets, je vois. C'était nouveau, mais je ne m'en plaignais pas. C'était normal.

Avant tout✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant