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J'avais le coeur beaucoup plus léger que d'habitude depuis que j'avais pris cette décision dans la voiture. Je pouvais plus sourire, j'avais plus d'énergie et ma princesse l'avait remarqué. Elle aussi bougeait plus, comme si elle voulait me féliciter d'aller mieux.

Le coeur humain est complexe, pas vrai ? Qui aurait crû dans cette situation qu'en laissant partir celui que l'on aimait que l'on se sentirait mieux ? Pas moi en tout cas.

Mais maintenant que je savais qu'il ne tentera pas à chaque fois de m'éloigner de lui, de se préoccuper à ne pas trop me blesser, qu'il consacrera plus son énergie à trouver le bonheur, j'étais heureuse.

Son bonheur me suffisait amplement.

Mais bon, j'avais parlé de coeur plus léger. Ce n'était franchement pas le cas avec mon corps, ça je pouvais vous l'assurer.

À trente-trois semaines maintenant, j'avais l'impression que mon dos allait se rompre à tout instant ou que j'allais me faire pipi dessus à chaque seconde.

C'était chiant!

Déjà que mes pieds étaient enflés, je devais me lever pour marcher jusqu'à ma toilette, avec mon mal de dos, m'asseoir sur la toilette en m'appuyant sur le bord de la baignoire et putain, me relever par la suite...

C'était extrêmement chic à voir.

Même remonter mes culottes était parfois un problème.

Mais ce n'était que de petits désavantages. Absolument rien pouvait m'empêcher d'être heureuse, car après tout, dans environ trois semaines, ma fille viendra au monde.

Mon alarme se fit entendre et encore une fois, depuis deux semaines, je tendis la main pour l'annuler.

Je l'avais mis à la même heure, midi et demi. Pourquoi ?

Car depuis deux semaines j'essayais d'ouvrir cette foutue enveloppe pour savoir qui était le père de ma petite rose.

Chaque jour, je repoussais le rappel quand elle sonnait et après l'avoir repoussé deux fois de dix minutes, j'annulais l'alarme pour la journée.

Je regardai l'enveloppe et soupirai.

- Aujourd'hui non plus, hein ?

- Aujourd'hui non plus, répétai-je à Petra.

Depuis que cette dernière avait appris la vérité au sujet de son ancien fiancé, elle était revenue pour lui. Elle allait le voir aussi souvent que possible, lui donnait des nouvelles de Lila, de toutes les autres et tentait l'aider.

Il était possible de voir qu'il allait de mieux en mieux grace à elle.

Cependant Petra semblait aller de pire en pire.

La fatigue se lisait partout sur son visage, les cernes refusaient de partir et ses si beaux cheveux avaient perdu de leur éclat.

Elle souffrait de le voir ainsi. Elle souffrait d'avoir appris cette triste vérité au sujet de Markos.

Au début, elle avait refusé de m'en parler, elle disait aller parfaitement bien. Par la suite il y a eut quelques fois qu'elle avait dit ne pas avoir d'appétit ou de manquer de sommeil à cause du travail. Sauf que cela s'est dégradé.

Son petit manque d'appétit s'était transformé en journée de jeûne, elle ne dormait plus.

Au final, m'inquiétant trop pour elle, j'avais tout simplement prit un taxi, étais allée chez elle, avais fait ses bagages et l'avait trainée chez moi.

Je surveillais à ce qu'elle mange, l'écoutais parler, lui fournissais des mouchoirs, faisais tout pour l'aider, mais malgré les thés, les bains, elle n'arrivait pas à fermer l'oeil de la nuit.

Avant tout✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant