Troubles (TOME 1)

Chapitre 37

Ce n'était tout bonnement pas possible, il n'avait pas pu dire une chose pareille, je n'y croyais pas. Je l'entendis soupirer depuis sa chaise. Quelques secondes plus tard, la couverture se souleva et il se glissa dedans. Il passa ses bras autour de moi et me tira d'un coup sec contre lui. Il me serra contre son torse et se mit à caresser mes cheveux doucement.

« Je n'aime pas quand tu pleures.

- Tu voudrais peut-être que je fasse la danse de la joie !?

- N'importe quoi...

- Va t-en ! Dégage !

- Non. »

J'essayai de le repousser, mais il me tenait fermement contre lui. Je voulais qu'il parte. Je voulais être seule. Je voulais rentrer chez moi et ne plus le voir. Je voulais qu'il me lâche immédiatement. Son contact me brûlait, me faisait atrocement souffrir. Pourquoi me tenait-il aussi fortement contre lui après m'avoir lâché qu'on devrait se séparer ? Je lui en voulais tellement d'avoir dit ça. 

« Je ne veux pas qu'on se sépare.

- Alors pourquoi tu l'as dis hein !?

- Je ne sais pas.

- Tu ne sais jamais rien Shaze ! Tu ne me dis jamais rien !

- Tu veux que je te parles, d'accord je vais le faire. »

Il se redressa dans le lit et me redressa aussi pour me faire face. Il prit mon visage entre ses mains pour m'obliger à le regarder sans pouvoir m'esquiver ou me cacher comme j'avais l'habitude de le faire durant nos disputes. Il plongea son regard aussi noir que la nuit dans le mien.

« Oui, pendant quelques temps j'ai eu des doutes sur notre relation. Je me suis demandé si c'était une bonne chose qu'on reste ensemble parce qu'on se disputait sans cesse. Ce n'était plus comme avant. J'avais l'impression que nous étions différents, que nous n'étions plus sur la même longueur d'onde, comme si du moment que nous nous étions mis ensemble, les choses avaient changées pour nous prouver que nous n'étions pas fait pour l'être. J'ai eu l'impression de ne plus te rendre heureuse, bien au contraire, c'était comme si j'effaçais ton magnifique sourire un peu plus à chaque fois. Je m'en voulais, mais à la fois, je ne faisais rien pour changer les choses. J'ai préféré fuir comme je le faisais avant. J'ai préféré rejoindre les autres et faire des combats comme avant. J'ai préféré redevenir celui que j'étais avant parce que j'avais l'impression de me sentir mieux et que mes craintes s'envolaient. Chaque jour, j'ai peur de te perdre. Chaque fois que tu es loin de moi, j'ai peur qu'il t'arrive quelque chose. Chaque fois qu'on se dispute, j'ai peur que tes sentiments pour moi s'essoufflent un peu plus. Je ne veux pas te perdre, pour rien au monde. Quand je te regarde dormir la nuit, j'ai juste envie de t'embrasser encore et encore. J'ai juste envie de hurler au monde entier que je t'aime plus que je ne saurais jamais le crier. J'ai peur de t'étouffer, de trop te coller mais je n'arrive pas à m'empêcher de te protéger et de te couver comme je le fais sans cesse. Je n'aime pas me disputer avec toi, je déteste ça même mais pourtant je le fais. Te rendre malheureuse m'est tellement insupportable, alors j'ai commencé à me dire que l'on devrait peut-être se séparer, qu'un autre te rendrait heureuse bien plus et bien mieux que moi je le faisais mais je ne veux pas te perdre. Je veux être égoïste. Alors même si ce serait mieux pour toi d'être loin de moi, je ne veux pas que ça arrive. Je suis probablement un monstre car je préfère t'avoir près de moi même si je sais que je te rend malheureuse. Je suis désolé de te faire pleurer à chaque fois, d'être un stupide connard avec toi. Je te promet de faire des efforts. Non, je t'en supplies, cesse de pleurer. Je ne veux pas que tu pleures, je ne veux pas te faire pleurer encore une fois. Je t'en pris, ne pleure plus s'il te plaît mon amour... »