En shorty, je m'enroule dans les draps, j'adore ce moment.
Toc, toc, toc, on frappe à la porte.
– Oui ?
– C'est moi.
Adrián.
– Il y a un problème ?
– Je peux rentrer ?
– Je suis au lit.
– Parfait.
Quoi ?! Il coulisse la porte, punaise ! J'ai à peine le temps de couvrir ma poitrine.
– Mais qu'est-ce que tu fais ?
– Je m'acquitte de ma dette, tu l'as bien mérité.
Il me montre un flacon d'huile de massage.
– Mais...
– Mets-toi sur le ventre, c'est rien qu'un simple massage Alice. C'est la même chose que la crème solaire.
Je me retourne avec précaution et installe mes bras le long du corps afin de cacher mes seins qui veulent s'enfuir. Je suis gênée car mon dos forme un bourrelet de chaque côté, ce n'est pas du tout glamour. Je l'entends qui frotte ses mains entre elles. Le drap disparaît de mon dos et s'arrête juste au-dessus des fesses, je me sens si exposée que j'en suis tendue.
– Chuut détends toi. J'espère que ça ira, j'suis pas un expert.
Des gouttes tombent sur ma peau, des effluves d'agrumes et d'ylang ylang se dégagent dans la pièce. Adrián rassemble mes cheveux que je coince en haut du crâne. Ses mains se posent sur moi, ceux sont les premières depuis Pierre... C'est drôle que ça soit un ami et pas un amant, mais cela simplifie la chose. Je frisonne tout de même au contact, sa peau est lisse et rugueuse par endroit. Il commence par la nuque, les épaules, le dos, mes flans, il appuie le contact pour éviter les chatouilles, bien vu. Ses mains remontent et s'attardent sur le haut du dos, continuent le long de ma colonne pour glisser légèrement sous le drap. Bien que ça soit plus que limite, je suis totalement détendue et lui fais entièrement confiance. Ses gestes me rappellent quelques peu mon osthéo sauf qu'il y a une dimension supplémentaire qui me chatouille un peu, j'en culpabilise. Il accentue la pression en haut du coccyx et de chaque côté et dénoue des nœuds. Je n'ai pas l'habitude que l'on prenne soin de moi. Merci ma culture, merci Aelís pour ce gage !
– Oh ! Tu as des fossettes, c'est mignon. remarque-t-il.
– Tu les vois ?
– Non je les sens, j'te mate pas Alice.
– Merci. Ça fait un moment qu'on ne les voit plus, c'est pour ça.
– Si si on les voit encore. m'assure-t-il.
– Hé !
– C'est bon, t'apprendras à te taire la prochaine fois.
– Sympa.
– Chuut tais-toi maintenant.
Il appuie sur le haut des fessiers, toute la tension disparaît, quel bien fou.
– Humm.
Oups, c'était moi ça ? Je me racle la gorge en espérant que cela passe inaperçu. Quoiqu'il en soit, il a la décence de ne pas relever, tant mieux. Il remonte à pleines mains les côtés, revient sur la nuque puis masse les épaules, les bras et les paumes de mes mains, c'est magique.
– Madame est-elle satisfaite ? murmure-t-il dans mon oreille.
– Parfait.
– Vraiment ?
Je me tourne en tirant le drap sur ma poitrine.
– Bon ok, j'exagère c'était ...
Il se relève d'un bon vexé.
– Hé ! dis-je en le rattrapant par le poignet.
Je ne vais me lever quand même. Je tire sur son bras et il se rassoit.
– Je te charrie tête de mule. avouai-je.
Sa mine renfrognée s'adoucit.
– C'était presque parfait car trop court. le taquinai-je.
– Trop court ? Ça fait une demie heure.
– Quand c'est bon, c'est toujours trop court.
Il me regarde comme si j'avais dit une bourde monumentale.
– Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je.
– Non rien, je pensais juste à un truc, rien d'important.
– Je n'aurais jamais pensé à te donner un gage comme celui, je remercie ta sœur de l'avoir fait.
– Pourquoi ?
– Oh, à cause de trucs de filles, tu sais, la pudeur et d'autres choses. dis-je en baissant la tête.
Il fronce les sourcils puis sourit.
– C'est dans la tête tout ça.
Je ne souhaite pas m'attarder sur mes complexes.
– Vivement que tu reperdes lors d'un blind test. dis-je en souriant, l'œil qui pétille de malice.
Ma remarque le fait sourire.
– Avec plaisir.
– Merci, je vais pouvoir faire de beaux rêves maintenant.
– Bonne nuit Alice.
– Bonne nuit, à demain.
Les deux journées passent trop vite. Adrián en a profité pour me refaire faire son circuit, je suis exténuée. Devant la voiture, au moment de dire au revoir Rose fait la tête.
– Veux pas partir. boude-t-elle.
– Je te laisse là alors ?
– Oui avec toi.
– Je travaille demain mon cœur, je ne peux pas rester.
– Moi oui.
– Ah bon ? Qui va te garder ?
– Tonton Diane !
– Mais il travaille lui aussi.
– Tatie Pa et tatie Lili.
– Mais elles travaillent aussi.
– Non, c'est pas juste.
– C'est comme ça mon cœur, pour pouvoir faire plein de chose, il faut des sous et les sous nous les gagnons en travaillant. Va les embrasser s'il te plaît.
Rose se dirige vers ses taties de cœur puis vers Adrián. Le jeune homme la soulève de terre et lui dit ces mots...
– Je suis content que tu es pensé à moi pour te garder petite princesse, ça me fait très plaisir. Un jour où je ne travaillerai pas promis nous passerons la journée tous les deux.
– C'est vrai ?
– Parole de tonton Diane.
– Super !
Elle l'agrippe fort au cou et il la fait voler dans les airs.
J'embrasse mes amis, un dernier signe de la main et Louve en plein milieu de l'allée nous regarde partir.
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MAlice
RomancePrise dans une relation qui ne lui ressemble plus, Alice va devoir puiser en elle pour prendre les choses en mains. Elle peut compter sur ses fidèles amies pour l'aider à affronter les épreuves et l'accompagner tout au long de son renouveau. C'est...