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Tout est silencieux dans la maison, mon petit mot est toujours en place, ils doivent encore dormir. Je passe la tête dans l'entrebâillement de la porte, pas de Rose. J'ouvre doucement celle d'Adrián, personne. Mais où sont-ils passés ? J'entends japper la chienne, je me dirige vers la baie vitrée. Au loin, j'aperçois Rose dans son duffle-coat rouge anormalement haute. En ouvrant la baie, je l'entends rire aux éclats, aussitôt mes lèvres s'étirent. Je comprends mieux, elle est sur les épaules d'Adrián et Louve leur tourne autour. J'ai l'impression qu'il parle à la chienne qui jappe en retour, ce qui fait rire ma petite. En attendant leur retour je prépare le petit-déjeuner.

– Maman, je peux aller jouer dans la chambre s'il te plaît ?

– Oui, viens là que je nettoie cette petite frimousse.

Elle n'arrête pas de gigoter pendant que j'essaie d'attraper les miettes qui se sont collées dans son cou. Quand elle s'échappe en courant dans le couloir, je vois Adrián sourire. Je n'ai pas osé lui demander jusqu'à maintenant, c'est le moment. Prise en pleine tentative d'ouvrir la bouche, il se retourne et me devance.

– Merci pour le petit déj'. me coupe-t-il.

– Ça me fait plaisir, merci d'avoir pris soin de Rose pendant ce temps.

– C'est sans problème, elle est cool comme gamine.

– Oui j'ai de la chance.

Je commence à débarrasser pendant que je cherche comment amorcer la chose.

– Ah au fait. lançai-je sur un ton le plus détaché possible.

– Oui.

– Euh... hésitai-je.

Punaise on dirait une adolescente.

– Je t'écoute. attend-il.

Merde, il est juste derrière moi et se penche pour prendre l'éponge. Ouf, il part laver la table et me tourne le dos. J'ouvre le lave-vaisselle et me lance.

– Aurais-tu une idée de la manière dont j'ai retrouvé mon lit hier ?

– Bien sûr.

Au moment où il se retourne, je me penche dans le lave-vaisselle.

– Tu pourrais m'expliquer comment je me retrouvée... En...  Pyjama ?

– Ah, en pyjama... dit-il tout près.

Ses pieds sont en face de moi ! Aïe ! Je me suis cognée au plan. Je me frotte la tête, pendant que lui, me regarde avec une petite lueur que je ne lui connaissais pas.

– Ah, tu veux savoir comment, toi, habillée et emmitouflée dans le plaid sur le canapé, tu t'es retrouvée, dans ton lit, en tee-shirt et culotte.

Euh...  Il veut vraiment une réponse ? Je dois être rouge de gêne, la seule chose que je peux faire c'est détourner le regard et hocher la tête, une vraie ado.

– C'est simple.

Je relève la tête et attend qu'il poursuive.

– Impossible de te réveiller, je t'ai mise au lit.

– Mais comment...

– Mais comment quoi ? Je t'ai porté pardi.

Il m'a porté !?! Bon, c'est vrai que ce n'est pas à ça que je pensais en premier, mais il m'a porté ! Je ne savais pas quoi répondre, mise à part...

– Je devais sacrément dormir.

Pour cacher mon malaise, j'ai bu un verre d'eau.

– Ah ça je te le garantis, tu n'as même pas bronché quand je t'ai retiré ton soutien-gorge.

Gloups ! L'eau a fait une fausse route, je m'étouffe et en plus, ça le fait sourire.

– Pas de panique, j'ai pas allumé la lumière. Promis, j'en ai pas profité, tu dormais, c'est pas mon truc. dit-il en croyant me rassurer.

Adrián lève les mains en l'air alors que mes yeux sont prêt à jaillir de leurs orbites. Merde, à quoi il joue ?

– Ne fais pas cette tête. T'imagines même pas le nombre de fois que j'ai couché Aelís bourrée. J'ai fait la même chose avec toi c'est tout.

Imaginer la scène avec sa sœur m'apaise et me fait sourire. Après tout il n'y a rien de si grave en soit.

– Bon, je vais faire un saut chez un ami, je serai là au retour de Pía. m'annonce-t-il.

– Ok.

Avant de fermer la porte, il se retourne et me dit en souriant avec l'œil qui pétille.

– Ah ! J'allais oublié, ça te va bien.

– Quoi ?

– La dentelle noire.

Oh !

MAliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant