MAlice

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La deadline est arrivée... C'est le grand jour du déménagement.

Les collègues de Pierre sont venus nous aider. Le plus gros est fait en deux aller-retour pour Cestas. Cette fois-ci c'est mon tour, Rose tape dans ses mains et s'émerveille d'être aussi haute. Sur la route, la voix puissante et poignante de Rag'n'Bone Man m'accompagne. Je sais enfin où je vais et pourquoi.

Une fois arrivée à bon port, Rose appuie sur le klaxon. Contentes de notre effet, nous observons une jolie blonde sortir la tête par une fenêtre et un beau brun sortir par une porte.

– Tonton Ri-yane !

Il regarde le camion puis nous, abasourdi, il attrape in extremis la petite qui courrait vers lui.

Aelís arrive et me serre fort dans ses bras.

– Oh, je suis si contente Alice.

– Tu peux parler, j'arrive de Bordeaux et toi tu vas y partir.

J'ai droit à un clin d'œil et une langue tirée. C'est autour de Tatie Yaya d'avoir son câlin. Mon amie emmène Rose goûter dans la maison.

Seuls, je me tourne enfin vers Adrián.

– La proposition d'hébergement tient toujours ?

Il ne sait pas quoi penser, refrène sa joie et se frotte la nuque.

– Oui bien sûr.

Pendant tout le trajet j'ai eu des papillons dans le ventre et les mains moites, maintenant c'est encore pire. Il faut me calmer ou je vais imploser. Je le regarde dans les yeux avant prononcer les mots qui vont tout changer.

– La proposition d'un « nous » aussi ?

Son visage se métamorphose, ses prunelles verdoyantes pétillent, ses lèvres s'étirent. Il fait les quelques pas qui nous séparent et m'embrasse comme jamais.

Il me soulève de terre et nous rions ensemble. Voilà, enfin, pour nous, c'est exactement à ça que ressemble l'euphorie du bonheur.