MAlice

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Ça fait bien un mois que je n'ai pas appelé Loulou. Je réponds à ses messages sans m'étaler. Elle sait que quelque chose cloche.

Sur le canapé, je regarde les cartons qui s'entassent au fur et à mesure, le déménagement est dans quinze jours. Je regarde à nouveau les annonces immobilières même les locations. J'entends Pierre retenir un rire au téléphone et venir au salon.

– Oui attends, ça y est, mais doucement Rose dort, vas-y. dit-il à son interlocuteur.

Une voix que je reconnais bien résonne dans le haut-parleur « Ma petite tu vas répondre à ton téléphone où je viens te botter moi-même le derrière. Crois-moi je mettrais du temps à arriver mais tu auras d'autant plus les fesses rouges. » Je ne peux pas m'empêcher de sourire. Quand elle est énervée son accent ressort autant que ses yeux s'exorbitent et c'est toute l'Afrique qui vous gronde.

Pierre reprend la communication.

– Oui c'est bon, elle a compris, appelle-la. De rien, à bientôt, la bise aux hommes.

Loulou m'appelle aussitôt, je décroche vite avant de me faire maudire.

Pierre me fait signe qu'il s'en va et prend ses affaires.

Je passe une bonne partie de la soirée avec elle. Je n'omets rien, elle sait tout et soupire dans le téléphone. Elle me pose quelques questions et attend mes réponses. Elle me connaît si bien, si ce n'est plus que je ne me connais moi-même. C'est à mon tour de l'écouter. Une fois chose faite, elle me laisse avec une tête plus libre et un choix à faire, le choix.