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Est-il déjà là ?

Je n'ai pas le temps de me torturer l'esprit qu'une main se pose délicatement sur mon épaule. Il ne me laisse pas me retourner, son corps se colle au mien, c'est bien lui.

Un tissu de satin vient cacher le peu que je puisse voir. Je me laisse guider dans l'une des chambres. Je me sens exposée à son regard. Habituellement dans le noir tous les deux, je n'hésitais pas. De ses gestes il me rassure, m'enlace. Sa peau, toujours aussi douce, vient caresser la mienne. Sa bouche n'hésite pas, elle goûte, elle aspire, elle ravage. Son corps pèse à peine au-dessus du miens. J'ai besoin de le sentir, entièrement, j'agrippe ses épaules, enfin le poids de son corps épouse le miens. Pour mon plus grand ravissement, sa ferveur comble ma douloureuse avidité. Mes membres s'agrippent à cet inconnu comme jamais. Une chaleur intense, limite étouffante se dégage de nos corps endiablés.

Maintenant, redressé, il me pilonne en empoignant mes seins puis mes hanches. Frustrée de ne pourvoir le toucher, mes ongles s'enfoncent dans le simili. Je suis sur le point d'exploser de rage. Cette distance me brule davantage que ses gestes. Ses mouvements se calment, il change de position. Ses mains derrière ma nuque et le creux de mes reins me redressent. Maintenant face à face, ses mains sous mes fesses m'attirent vers lui. Je m'agrippe à ses épaules et m'installe sur ses jambes pliées. L'union du lotus, c'est très sensuel, très intime. Dans mon dos, ses mains caressent, comme si elles étaient passées sous ma peau, comme si elles étaient en moi. Enlacés, j'ai l'impression, qu'il s'imprègne de moi autant que j'ai besoin de lui. Cette intensité me perturbe, c'en est presque trop pour moi, limite dangereux. La proximité de cette bascule du plaisir me bouleverse. Ses baisers deviennent langoureux pendant que ses mains empoignent avec force mes fesses. Mon bassin mène la danse, une danse frénétique. Le bruit de sa bouche sur mes seins me rend folle. Mes doigts s'enfoncent dans ses cheveux, le son approbateur qu'il émet, m'incite à serrer. De suite il empoigne mes cheveux, tire et se jette sur mon cou. Je sens son plaisir prendre de l'ardeur, le miens décuple en l'entendant râler. Notre danse continue jusqu'au moment où je ne peux plus me retenir, mon plaisir explose. J'ai l'impression que de multiples éclats de mon être sont en suspension autour de nous. Suffocants, nos corps se touchent au rythme de nos respirations. Toujours enlacés, je me sens vidée, vidée de toutes tensions. Pourtant bien ancrée, je me sens légère dans ses bras. C'est à ce moment que je me rends compte que le tissu est humide, une larme s'est échappée, absorbée par le satin.

Cette fois-ci conscient ou non, que notre intimité avait passé une autre dimension, délicat, il a pris le temps avant de partir.

MAliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant