La discussion continue sur un ton léger, nous passons au salon pour le café. Nous venons à parler de la rencontre de Jehanne et Pablo, bien sûr le tango arrive à grand pas.
– Alice, tu sais danser ? demande subitement Pablo.
– Pas du tout, ce que je fais se rapproche plus du verbe bouger que danser.
– T'en fais pas papa, je lui ai appris quelques pas ainsi qu'Adrián. précise Aelís.
– Ah bon ? Toi, ma fille ? s'étonne son père.
– Oui, tu veux voir ?
– Plutôt ton frère, le tango est une histoire de passion mi cariña, c'est une histoire entre un homme et une femme.
Le visage de mon amie perd tout son enthousiasme. Son père ne s'est pas rendu compte de sa maladresse.
– Pardon, Pablo, je serais ravie de vous montrer les prouesses que vos enfants ont fait avec moi. Aelís est la première à avoir persévérer. Si ça ne vous dérange pas, nous allons vous démontrer que la passion peut être aussi une histoire de femmes.
Mon amie me regarde comme si j'étais la huitième merveille du monde. Tout le monde nous regarde, attentifs à la réaction du paternel.
– Soit, allez-y mes petites.
– Nul besoin de préciser à nouveau que je ne sais pas danser à la base donc soyez indulgent professeur. dis-je tout bas.
Cette remarque le fait sourire, sa femme passe une main sur la sienne et ils se sourient.
Nous préparons la pièce telle une milonga.
Mon amie est excitée comme une puce, je lui glisse quelques mots car son excitation me perturbe trop.
– Calme-toi, on a intérêt à assurer. murmurai-je.
– C'est bien pour ça que nous avons répété cette semaine non ?
– Oui, mais arrêtes de sautiller s'il te plaît.
– Merde, ça se voit ?
– Même un aveugle sentirait les vibrations.
Une fois prêtes, la musique envahit la pièce et nous changeons radicalement d'attitude. Sûres de nous, nous dansons et jouons à fond, nous n'hésitons pas à nous toucher comme deux amantes. Nous ne sentons plus les regards de la famille sur nous. Une fois le tourbillon mélodieux de la fin, nous sommes toutes deux contentes l'une de l'autre. Nous nous tournons vers le chef de famille, toutes les remarques d'Adrián ont été corrigées, nous croisons les doigts.
– Quel tableau ! Déroutant les filles. apprécie Pablo.
– La passion ? demande Jehanne à son mari.
– Bien présente.
Aelís acquiesce de la tête toute en retenue.
– Quelques petites fautes. remarque le professeur.
Sa femme lui tape la main comme l'on réprimande un enfant.
– Mais ceux ne sont que des broutilles, vous m'avez sincèrement étonnées les filles.
Aelís sautille à nouveau à côté de moi.
– Quant à moi, ça m'a donné envie de danser amor. glisse Jehanne à son époux.
– Ce que femme veut, Dieu le veut, donc. annonce Pablo en tendant la main à sa femme.
Linon met une chanson traditionnelle. Le couple ne danse pas, tantôt il flotte, leurs jambes se jouent les unes des autres sans se toucher alors que leurs bustes ne se décollent pas. Ils font quelques figures très impressionnantes et sans difficultés, c'est très beau à regarder. Quand ils eurent fini, l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre est contenu dans un simple baiser sur l'épaule de Jehanne.
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MAlice
RomancePrise dans une relation qui ne lui ressemble plus, Alice va devoir puiser en elle pour prendre les choses en mains. Elle peut compter sur ses fidèles amies pour l'aider à affronter les épreuves et l'accompagner tout au long de son renouveau. C'est...