MAlice

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– Alice ! Bon tu viens à quelle heure ? demande Aelís les yeux écarquillés.

– Tu me parles ?

– Non pas du tout apparemment. Mais t'étais où là ?

– Oh, pardon, nulle part, excuse-moi, j'ai la tête ailleurs.

– Je vois ça. Bon tu viens ce week-end ? La soirée plage c'est samedi.

Quoi ?! Revenir ? Dans les Landes ?! Déjà ?! Non !!!

– Je...

– Ah non, tu m'avais promis cette soirée.

Oh non.

– C'est mon week-end avec Rose.

– Tu ne m'avais pas dit qu'elle dormait chez tes parents ?

Rien ne lui échappe.

– Euh si...

– Bon bé tu peux venir alors.

– Euh, rien que nous ok ?

– Tu ne veux pas dormir à la maison ?

– Non, je dois manger chez mes parents le dimanche midi.

– Ok.

– Et c'est une soirée que toutes les deux. Pas de faux plan, on mange quelque part et on y va après, que toutes les deux, pas d'amis ou de famille, c'est bien compris ?

– Ouais ok, c'est compris. dit-elle le regard suspicieux.

– Ça va faire du bien de se retrouver toutes les deux tu ne penses pas ?

– Oui c'est sûr ma poule.

Elle s'essuie les cheveux, nous parlons organisation et nous disons au revoir pour le surlendemain.

Aelís est surexcitée, elle a annoncé hier soir à ses frères et sœurs ainsi qu'à ses parents par visio son changement d'orientation. Après avoir fait une prépa de deux ans, elle va continuer son cycle pour obtenir son diplôme tout préparant son concours d'entrée à l'école de Toulouse. Tout le monde est ravi de savoir enfin ce qu'elle veut faire et non plus choisir des études en fonction de ses facilités.

Charlie et mon amie ont décidé d'y aller tranquille avant d'officialiser. C'est ensemble qu'elles iront à Madrid car Adrián s'est désisté pour le week-end prochain.

Cette dernière année va être très prenante pour mon amie, notamment par ses stages. Elle sera principalement sur Bordeaux tout l'année. Elle est du genre à se donner les moyens et à réussir tout ce qu'elle entreprend, pour preuve elle est toujours en médecine bien que les places soient chères. Du coup elle a décidé de se déchaîner cet été et ça commence maintenant.

Devant moi j'ai une tête aussi bien faite que pleine qui s'éclate et se fiche de tous ceux qui l'entourent, mise à part moi qu'elle vient d'arracher à mon siège. Son euphorie est contagieuse, nous dansons toutes les deux. Nous faisons juste des pauses pour boire un verre. Quand nous retournons sur la piste c'est « ¡ Muy caliente !». Les tubes hispaniques de l'été déhanchent tout le monde. Nous restons toutes les deux et évitons les regards de certains. Quelle idée de venir danser en tunique, mais il fait si chaud pour un mois de juin. C'est le moment des slows, Aelís regarde derrière-moi, fronce les sourcils et me dit qu'elle revient.

Je me retourne et tombe nez à nez avec son frère... Oh... Son regard est dur comme de la pierre, sa mâchoire serrée, pourtant ses mains se font douces. Sa main aux creux des reins m'amène contre lui pendant que l'autre enserre la mienne. Je dépose ma main sur son omoplate et voilà que nous dansons sur Issues. Je n'ose pas le regarder en face. Son silence est presque douloureux. La chanson enchaîne sur une autre. Les premières notes me broient l'intérieur. C'est sur cette chanson de Clare Maguire que j'ai pleuré après avoir laissé derrière moi quelques mots seulement. Quand j'y repense, les larmes me montent. Adrián me fait tourner doucement. Quand je reviens dans ses bras il me serre davantage contre lui. Sa barbe de trois jours me râpe la tempe.